Saint Nicolas,
patron des écoliers,
apporte-moi quèq’chose
dans mon petit soulier...
Cette première comptine, très politiquement correcte pour les bambins éloignés des noirceurs de ce monde, ne fait pas référence à l’horrible histoire rapportée par la complainte que nous avons tous entendue ou chantée: Ils étaient trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs…
Hélas, à la nuit tombée, les voici frappant à la porte d’un boucher qui acceptant de les héberger, les plongera dans son saloir! Hum! La chair fraîche à proposer aux clients!
Heureusement, le grand Saint-Nicolas vient à passer et frappe à son tour (sept ans plus tard!) à la porte du boucher:
« Entrez, entrez, Saint Nicolas !
De la place, il n’en manque pas. »
Il n’était pas sitôt entré,
Qu’il a demandé à souper.
« Voul’ous un morceau de jambon ? »
- « Je n’en veux pas, il n’est pas bon. »
- « Voulez-vous un morceau de veau ? »
- « Je n’en veux pas, il n’est pas beau.
« De ce salé je veux avoir,
Qu’y a sept ans qu’est dans le saloir. »
Quand le boucher entendit ça,
Hors de sa porte il s’enfuya.
« Boucher, boucher, ne t’enfuis pas !
Repens-toi, Dieu te pardonn’ra. »
Saint Nicolas posa trois doigts
Dessus le bord de ce saloir.
Le premier dit : « J’ai bien dormi ! »
Le second dit : « Et moi aussi ! »
A ajouté le plus petit :
« Je croyais être en paradis ! »
Saint Nicolas et les trois petits enfants
(illustration extraite de la Légende dorée
de Jacques de Voragine)
Les exégèses de la légende n’ont pas fini de nous livrer le mystère de la transmission des faits et gestes de ce personnage toujours bien vivant dans les esprits. Très fêté en Lorraine (où il provoque encore des polémiques), il a inspiré la silhouette de notre Père Noël contemporain dont l’origine est moins secrète.
note réalisée en puisant dans l’article très documenté de “La France pittoresque “