Que Sarko, MAM, les 3 juges antiterroristes (!) et le parquet de Paris le fassent s’ils ne craignent pas le ridicule et de prendre en pleine poire les éclaboussures de cet énième scandale d’Etat du quinquennat de Nicolas Sarkozy – qui en deux ans et demi aura battu en la matière le record absolu de la présidence de la République depuis 1875. Le Régime de Vichy excepté mais il est considéré comme étant de “non droit” sur le plan des institutions et des règles démocratiques.
Tout cela – qui emprunte beaucoup aux “Procès de Moscou” - devrait inciter à (re)lire la précieuse Hannah Arendt et sa dénonciation opiniâtre du “système totali-taire”, une lecture très facile et parue en poche dans la collection “Points”. Toute cette histoire n’a au fond qu’un seul objectif : «impressionner le plus grand nombre ; notamment ceux, nombreux, qui ne parviennent plus à dissimuler tout le mal qu’ils pensent du monde tel qu’il va» comme l’écrivent Julien Coupat et ses amis.
J’en suis également persuadée et la répression de toute contestation est à l’ordre du jour depuis au moins le Sommet de l’OMC à Seattle en décembre 1999 – dix ans déjà ! – et nous le subodorions à l’époque dans le groupe des Amis du Monde diplomatique du Val d’Oise. Il ne fallait en rien jubiler : une victoire à la Pyrrhus.
Il s’agit effectivement de “faire un exemple” comme naguère l’on fusillait presque sans procès les soldats qui refusaient de monter au front et/ou étaient suspectés de s’être blessés intentionnellement - la “boucherie” ou “l’abattoir” conviendrait mieux ! pour qui connaît quelque peu l’histoire de ce conflit – et ceux qui mirent “crosse en l’air” en 1917 et quand les Allemands fusillaient ou exterminaient des otages ou toute une population – Oradour-sur-Glane ou Tulle, massacre moins connu dont s’était rendu coupable la même 2e division de S.S. “Das Reich” en juin 1944.
Pensent-ils pour autant nous impressionner ? Je n’ai rien à perdre ou si peu. Je résiste à ma façon. En lisant et m’informant. Et par l’écriture. A part la fermeture éventuelle de mon blog, que risqué-je ? D’être jetée en prison, comme eux ? Pour quels motifs ? Je ne prône nullement la violence que je déteste par-dessus tout et qui n’a jamais apporté rien de bon. Toutes les révolutions sanglantes en témoignant à l’envi.
Certes, je ne méconnais nullement la part de violence née de la colère qui me saisit quand j’apprends telle ou telle injustice, le mépris avec lequel on considère le peuple, les mensonges et bassesses des dirigeants politiques et économiques, etc. Je disais naguère que si «j’étais à gauche, je n’en avais pas moins une bonne droite» ce qui était effectivement vrai encore que je ne m’en sois jamais servie… Mais je n’ai plus ni l’une ni l’autre depuis que j’ai réussi le tour de force de me casser les deux coudes en même temps et qu’ils restent très sensibles, surtout le gauche malgré l’ablation du matériel.
Tant que Dieu me prêtera vie, rien ni personne ne me fera jamais abdiquer quoique ce soit de ma liberté de pensée. J’exprime mon exaspération et ma colère en me servant uniquement de mots. Je ne pense pas que l’on doive forcément devenir con et mouton bêlant avec l’âge. Ou alors c’est qu’Alzheimer (Alois qui ?) sera passé par là. Mon père avait toujours la même capacité d’indignation quand il est mort à 86 ans.
J’étais déjà sidérée il y a quelques jours d’apprendre par un article de 20 minutes que les juges – ou le Parquet – continuaient à s’acharner comme des vautours sur les proches de Julien Coupat et de son groupe Affaire Coupat: un jeune suspecté d’être «proche du groupe de Tarnac» interpellé ! Pourquoi maintenant ?
En même temps qu’ils remuent la fange avec leur ignoble débat sur “l’identité nationale” - Nicolas Sarkozy veut “du gros rouge qui tache” pour ratisser large l’électorat populaire ! lui qui ne boit même pas de vin … - et faute d’incidents suffisamment significatifs pour être utilisés comme arguments de la fermeté sur le front de la délinquance, il leur reste Tarnac pour agiter le chiffon rouge sécuritaire.
Il reste à savoir si les Français seront suffisamment les “veaux” dont parlait le général de Gaulle pour qu’au soir du 24 mars 2010 l’on puisse dire que la France aura bien “veauté”…
Je lis sur un texte paru dans Le Monde daté du 3 décembre 2009 Tarnac : “Pourquoi nous cessons de respecter les contrôles judiciaires”, qu’en fait de “premier cercle” d’une entreprise forcément terroriste ! Christophe – le 10e interpellé - appartiendrait surtout au petit nombre de ceux avec qui ils discutent de leur défense…
Ben voyons ! Il pouvait faire le lien entre les prévenus astreints au contrôle judiciaire à qui il était interdit de se rencontrer. Qui sera surpris d’une telle atteinte aux droits de la défense en Sarkozie ?
Je pense que 10, ce n’est pas suffisant. Il en faut deux de plus. Comme cela, au moment du procès nous aurions un remake de «La Cène»
Comme le soulignait par ailleurs Libération Tarnac: le témoin contre Coupat serait un mythomane en fait il aurait été convaincu de mensonge pour une affaire de lettres de menaces et d’une plainte relative à la mort de 10 de ses chèvres et l’incendie de sa grange dans le Puy-de-Dome.
Il aurait déclaré entre autres choses peu crédibles que Julien Coupat aurait évoqué, «lors de réunions», «la possibilité d’avoir à tuer, précisant que la “vie humaine a une valeur inférieure au pouvoir politique” – ce que contestait tout à fait son père, affirmant que celui-ci serait «incapable de faire mal à une mouche» - et que «l’objectif final du groupe était le renversement de l’Etat».
Il le dépeignait alors comme “leader charismatique et l’idéologue (qui) tient l’ensemble des membres sous son charme à la façon d’un gourou de secte”. Selon le PV, il aurait commenté un “album photos” présenté par les policiers, «désignant ici un “responsable de la branche des relations sociales” (Benjamin Rousoux, mis en examen), là un “responsable de la branche armée” (Raphaël M., non mis en examen), tout en ajoutant qu’il “croit que cela relève d’un fantasme collectif “…».
Ce seul élément décrédibilise totalement l’enquête policière et la justice : celui qu’il désigne comme responsable de la branche armée n’est pas mis en examen au contraire de la personne chargée des relations sociales. C’est à peu près comme si l’on arrêtait l’intègre policier Eliot Ness en laissant Al Capone en liberté !
Ces déclarations lui auraient-elles été arrachées ou simplement suggérées voire déformées ou faut-il y voir une quelconque pression sous forme de chantage? Il reste après tout mis en examen pour dénonciation mensongère.
Il est présenté comme étant «fragile psychologi-quement» et aurait peu de liens avec le groupe de Tarnac, à l’exception d’un ami. Par ailleurs, son avocat conteste qu’il se soit présenté «spontanément» à la gendarmerie de Riom pour la bonne raison qu’il était sur écoutes à la suite de l’incendie de sa grange et que ses liens avec le groupe de Tarnac étaient connus : il leur avait emprunté un bouc pour la reproduction de ses chèvres qu’il était venu chercher fin août 2008 et donc il avait été facile aux enquêteurs de trouver son numéro de téléphone portable dans “la maison du crime”
Je vous en laisse juge si vous consultez cet article du Monde (26 novembre 2009) Les dépositions très contradictoires d’un agriculteur, ex-témoin sous X…. Dans la deuxième audition, cette fois sous son identité, Jean-Hugues Bourgeois – c’est le nom de notre supposé “Judas” ! – change diamétralement de ton : «il parle de Raphaël M. comme d’un ami et d’une communauté répondant “avant tout à un projet de vie en commun se développant sur des activités agricoles, artisanales, commerciales”. “Je les conseillais notamment pour leur élevage de bêtes et leurs récoltes”. Quant à une question «ur le “projet politique” du groupe, il refuse d’y répondre car cela relève des “opinions privées de chacun”. Et s’agissant de savoir si les résidents de Tarnac (lui ont) jamais fait part de projets violents ?”, il répond : “Non, jamais.”…
Une telle distorsion entre deux auditions est pour le moins surprenante et j’avoue que la seconde me paraît nettement plus crédible. D’autant que l’article de Libération qui s’appuyait sur l’enquête menée par Médiapart, Notre enquête sur l’affaire de Tarnac : manipulations policières et scandale d’Etat mentionne que «Le parquet a affirmé aux journalistes que le témoin sous X «est rapidement apparu peu crédible et qu’il a été tenu compte de ses “antécédents”». Pour les auteurs, les policiers de la Sdat auraient «imprudemment» cité ce témoignage afin d’illustrer la dangerosité du groupe et la nécessité d’une procédure antiterroriste. Contacté, le parquet a refusé de s’exprimer»…
Pourquoi alors maintenir cette grotesque accusation ?
Si je ne vous le disais pas, vous ne pourriez savoir ce qui me fait le plus rigoler dans cette “filature” des présumés “suspects”. Il se trouve que j’ai connu quelques cas d’opposants à de telles imbécillités du pouvoir.
D’une part, à la Chapelle-en-Valgaudemar, en 1975 quand l’armée voulait y implanter un “second Larzac” et d’autre part, l’article écrit par un ami de Florensac pour que je le fisse paraître dans la Gazette d’Amitiés sans frontières et qui sans doute ne déparerait pas la “bande de Tarnac”. Il élevait des moutons dans la montagne ardéchoise ou le sud des Cévennes – je n’ai ni le temps ni le courage de me replonger dans les anciens numéros ! - à l’époque de la bataille pour les radios libres – avant 1981 – et lui et ses amis, comme ceux du Valgau faisaient tourner en bourrique les pandores en parcourant pratiquement toutes les nuits une bonne centaine de kilomètres sinon plus dans les petites routes de montagne. Julien Coupat, qui avait dû bien repérer le manèges de ses filateurs n’a rien fait d’autre que leur “faire voir du pays” !
Le problème étant en l’occurrence qu’ils en ont tellement vu qu’à l’évidence - même en les supposant de bonne foi – qu’ils ont perdu tout repère chronologique et spatial…
Il est heureux que Jean-Hugues Bourgesois ne soit pas resté “témoin sous X” ! Je trouve l’introduction de cette procédure particulièrement attentatoire aux droits de la défense ! Comment en effet contrer utilement des déclarations émanant d’une personne restée anonyme ? C’est aussi détestable que les dénonciations anonymes prônées il y a quelques temps… Comment faire si la personne est quelqu’un qui a quelque motif de vous en vouloir ou tout simplement vous a “dans le nez” ? C’est la porte ouverte à tous les arbitraires. L’exemple de l’Occupation devrait suffire.
Je n’arrête pas d’écrire depuis le début de cette rocambolesque et lamentable affaire que le dossier – uniquement “à charge” ! contrairement à nos principes juridiques – est aussi mince qu’un casse-croûte de chômeur. Il semblerait bien que la tranche de jambon que les enquêteurs et les juges ont cru bon d’y adjoindre soit faisandée d’éléments sinon controuvés du moins fort peu étayés. Autrement dit, le morceau de gruyère est plein de trous !
Pour vous en convaincre si vous ne connaissez pas les tenants et aboutissants de cette affaire, la lecture d’un article de Libération Tarnac : la contre-enquête qui dérange est particulièrement édifiante sur les aberrations de l’instruction. Les avocats de Coupat et ses amis ont fait le travail qu’auraient dû faire les juges et les policiers chargés de l’enquête : chercher des éléments à décharge. Ils ne manquent pourtant pas tant ce dossier fourmille d’aberrations tant matérielles que chronologiques ! Un autre article de Libération parle d’Incohérence. Le terme ne saurait être mieux choisi ! Le Monde ne dit rien d’autre Tarnac : la défense dénonce “un scandale d’Etat”. Les journalistes de Médiapart ont pour leur part vérifié sur le terrain les points litigieux soulevés par les avocats du groupe de Tarnac et corroborent leur thèse.
Pour le reste, la mémé de 62 balais pourrait co-signer le texte de la “bande de Tarnac” – qui dénonce toutes les aberrations du contrôle judiciaire et parle avec un solide humour de cette nouvelle «bouffée délirante d’Etat» ! il n’y a pas d’âge pour rester révolté contre les injustices et l’absurdité d’une société où l’économie oublie tout simplement les humains..
J’ai beau être socialiste et n’avoir envie de changer ni de convictions ni de parti, je n’en suis pas moins consciente – et cela ne date pas d’hier ! – que les dirigeants, qu’ils soient politiques, syndicaux ou d’entreprises n’ont rien à taper des attentes de la base qu’on la nommât vulgum pecus, France profonde – qui souffre ! – Planète pauvre ou pire : «France d’en bas»… l’ignoble Besson a d’ailleurs repris cette appellation tellement péjorative de Raffarin pour tenter de nous faire gober son inepte mais fort dangereux débat sur “l’identité nationale” qui n’a d’autre ambition que de faire oublier la responsabilité du gouvernement dans la mauvaise gestion de la triple crise : financière, économique et sociale. Tout ce que nous subissons et prenons en plein dans la gueule pendant que d’autres se remplissent les fouilles, n’est-ce pas Guaino et Proglio ? qui vont être proprement habillés dès que j’en aurais terminé…
Les “gros salaires” aberrants et sans aucune justification recevable, je leur crache à la gueule ou je les conchie, comme on voudra, mais ce sont bien tous ces profiteurs qui devraient être mis en examen pour détournement de fonds - publics autant que commerciaux -et jetés en prison à défaut d’être “pendus à la lanterne” quand le peuple sera suffisamment excédé.
Je ne suis pas surprise de lire dans les commentaires du Monde la réflexion d’une taspé ANNA O.- elle mérite d’être citée et un certain anonymat le permet – «Du statut de jeunes gens (enfin, pas jeunes jeunes…) naïfs, un peu exaltés et dépassés par les conséquences de leurs actions, ils vont nous paraître maintenant prétentieux, méprisant les autres et la démocratie, et même carrément délirants et dangereux. Car l’infantilisme à l’âge adulte, cela s’appelle la barbarie».
Bien voyons ! Comme si ce n’était précisément la “barbarie” que nous subissons quotidiennement – demandez aux salariés confrontés aux funestes méthodes de management de l’entreprise très justement nommée “barbare”… - qui est au centre de la globalisation ultralibérale.
Il se trouve, fort opportunément, que mon père acheta un certain temps une revue – «Socialisme ou barbarie» dont j’avais retrouvé des exemplaires dans la cave de mes parents. Y écrivit notamment Nestor Castoriadis qui à ma connaissance, contrairement à notre bobo en jupon, ne s’est jamais exprimé pour ne rien dire ! Et toc !
Nous savons bien de quel côté se situe ce que je nomme “L’entreprise barbare” et comment pourrais-je m’indi-gner que les jeunes d’aujourd’hui se contentent de “taffer” sans vouloir le moins du monde s’investir dans une entreprise qui volera leur bonne volonté avant de les jeter comme un citron pressé ? Je me suis déjà faite allumer souventes fois mais je ne cesserais jamais de défendre un certain “paternalisme” tel que j’ai pu le connaître en tant qu’infirmière en usine dans une des meilleures boîtes d’Orléans où les salariés – tout de même quasi 500 personnes ! – n’étaient pas des numéros et où nous les connaissions tous, de même qu’ils connaissaient directement tous les dirigeants, PDG compris.
Comment pourrais-je ne pas adhérer à l’esprit du fameux manifeste «cette insurrection qui vient» - aussi peu digeste soit-il - lorsqu’ils affirment, non sans raison que les jeunes – et pourquoi pas les salariés plus âgés ? - s’inscrivent en faux conte la vulgate ultralibérale qui prétend qu’ils devraient adhérer à l’esprit d’entreprise – la fameuse “culture d’entreprise” dont on nous a suffisamment rebattu les oreilles dans les années 80-92 ?
Mais oui, mes lascars – le terme est emprunt d’une infinie tendresse ! – contentez vous de “taffer” afin d’assumer la “quotidienne” comme disent les “mères courage” de l’Afrique sub-saharienne qui doivent déployer des trésors d’intelligence pour survivre au jour le jour - pour des patrons qui vous exploitent autant qu’ils se fichent éperdument de votre gueule.
De leur société de consommation à outrance – que nous dénoncions en mai 68 ! – je ne veux pas plus que vous. Sans cracher sur un minimum de confort et pourvu que mon vieil ordinateur ne me lâche pas !
Déployons à notre petite échelle des stratégies autant locales qu’alternatives pour survivre “hic et nunc”… Cultivons les réseaux d’amitié et de partage. Comme les “SEL” entres autres et ce n’est sûrement pas l’amie Deddy Lherme - artiste de talent - qui me contredira.. Deddy – 80 ans presque passés et pas du tout, mais alors pas du tout ! dans la ligne de ces vieux qui ont nous dit-on fait basculer le vote en faveur de Sarko le 6 mai 2007 – où que tu sois, je t’embrasse.
Mais je reste socialiste et militante (à ma petite mesure) et il ne m’est pas du tout indifférent que les Régions soient dirigées par la gauche plutôt que la droite qui a déjà fait suffisamment preuve du mépris pour les attentes populaires. Je me lancerais donc de toutes mes forces dans la bataille.
D’autant que l’UMP, qui déjà s’investit dans ses douteux combats sur l’identité nationale et la sécurité, espère bien “acheter” les voix populaires grâce au chèque de la “taxe carbone” qui devrait tomber en février 2010… Le “clientélisme” de l’UMP n’est plus à démontrer. Les dérives du pouvoir sont à l’aune de la décadence de la république romaine à l’heure de “panm et circenses”… Après la TVA réduite des bistrotiers et autres restaurateurs, le chèque magique au vulgum pecus.
Je ne nourris pas d’illusions sur l’influence des blogs et encore moins de Lait d’Beu mais je ne pourrais m’empêcher de lâcher quelques petites salves – je reste une “snipeuse” comme je disais lors de la campagne présidentielle en 2007. Je compte bien me servir des matériaux amassés cet été et du travail laissé en repos sur tous les scandales d’Etat, Karachigate et sondages de l’Elysée, notamment.
Et tout ce qui me tombera sous la main. Elle me démange trop de l’envie de leur foutre les baffes qu’ils méritent. Amplement.