Science : le pourquoi de la longévité féminine.

Par Ananda

Des souris créées à partir du matériel génétique de deux souris femelles vivent plus longtemps que celles normalement issues d'un mâle et d'une femelle, laissant envisager le rôle négatif joué par les gènes masculins dans la durée de vie des mammifères.

Les résultats d'une recherche, publiés en ligne mercredi dans la revue européenne Human reproduction, font apparaître que des souris issues de deux génomes féminins vivent en moyenne 186 jours de plus que des souris ordinaires.

"On sait depuis longtemps que les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes dans à peu près tous les pays du monde, et que ces différences de longévité entre les sexes existent aussi chez nombre d'autres mammifères", rappelle l'un des auteurs de la recherche, le Pr Tomohiro Kono, du département de bioscience de l'Université d'agriculture de Tokyo.

Mais le rôle joué par le génome de l'un et l'autre sexe n'était pas clair.

Pour essayer de trouver une explication, le Professeur Tomohiro Kono et le Dr Manabu Kawahara ont étudié la longévité de souris produites sans sperme.

Ils ont collecté des ovocytes de souris âgées d'un jour, ont manipulé leur matériel génétique afin que les gènes se conduisent comme des gènes de sperme, et les ont transférés dans les ovocytes non fertilisés de souris adultes, dont le noyau avait été enlevé.

Ces ovocytes "reconstruits" se sont développés en embryons, qui ont été transférés chez des mères de substitution. Les 13 souris qui en sont nées avaient donc génétiquement deux mères et pas de père.

Ils ont comparé ensuite ces souris à 13 souris ordinaires, nées également entre octobre 2005 et mars 2006.

Ces dernières ont vécu en moyenne 655,5 jours, les autres, plus légères et plus petites que les souris de contrôle, 841,5 jours, soit 186 jours de plus. Les souris à deux mères semblaient avoir de meilleurs systèmes immunitaires, avec davantage d'un type de leucocytes, les éosinophiles.

Selon les chercheurs, la différence de longévité pourrait reposer sur un gène du chromosome 9, le Rasgrf1, associé à la croissance post-natale.

Selon le professeur Kono, "cette étude peut donner une réponse aux questions fondamentales, telles que celle-ci : est-ce que la longévité chez les mammifères est contrôlée par la composition du génome de seulement un parent ou des deux ? Et aussi, peut-être : pourquoi les femmes ont l'avantage sur les hommes en matière de durée de vie ?".

Source : AOL Actualités