Ils ont encore du lait au coin de la bouche et ils nous proposent un premier album à tomber à la renverse. Il faudrait demander ce que leurs mères mettaient dans leur biberon ! On veut la même chose ! The Xx est le groupe rock indé (plus dans la new wave actuelle d’ailleurs que pop indé) qui fait parler d’eux comme un petit phénomène (voir sur MySpace).
Ce quatuor anglais âgé d’environ vingt ans, signe un album feutré et illuminé dans une veine Pixies, the Cure, aux intros qui sonnent le son des années 80 (à cause de la boîte à rythmes utilisées comme une révolution dans les années 80 permettant de faire ses propres enregistrements dans un studio personnel).
Ils nous invitent dans un monde parallèle, doux, calme, planant où le synthé, la basse s’entremêlent avec les voix étouffées qui semblent quelquefois juvéniles, mais néanmoins délectables. Album exceptionnellement magique et poétique. Tout comme Infinity, le vrai coup de cœur. Titre qui rappelle allégrement Blue Hotel de Chris Isaak, mais tellement plus poétique, plus fantasmagorique.
Donc un album tout noir sur le fond comme sur la forme avec pour simple inscription un grand X (comme un trou de serrure sur un univers qui leur est propre) et onze morceaux qui donnent le frisson. Le premier de 2’38 nous fait entrer tout en finesse avec un titre évocateur « Intro », au cœur d’un album où les musiques s’enchaînent terriblement bien. C’est une histoire que nous comptent les Xx. Intimiste et actuel, on ressent l’atmosphère d’Interpol.
Le synthé disparu courant des années 90, fait une apparition très remarquable, joliment faite. La basse ubiquiste cerne une ambiance porcelaine, cristalline, délicate, fragile et musicalement envoûtante. Bébés, ils le sont peut-être ; mais matures comme jamais, ils le prouvent.