Ce soir, un film qui dépote :
« PUNISHER : WAR ZONE » de Lexi Alexander
Peut-être pensez-vous alors qu’il s’agit d’une éventuelle suite du « PUNISHER » de Jonathan
Hensleigh dans lequel, en 2004, le bellâtre blond ( teint ) Thomas Jane affrontait sous le soleil de Miami John Travolta ? Et je vous répondrai « Hiiin, falsch !! ».
Peut-être penserez-vous à un remake du « PUNISHER » de Mark Goldblatt qui offrait dès 1989 au géant blond Suédois Dolph Lundgren le rôle ( teint ) de ce justicier ? Et là
vous me plairiez plus même si, non, ce n’est pas la bonne réponse.
« PUNISHER : WAR ZONE », film de 2008 sorti sous la bannière de Marvel Knights ( ce qui annonce déjà un brin la couleur noir et sang )
même si ce n’est pas sa collection adulte Max, est de ces inédits sortis en direct-to-DVD ( cette année ) chez nous, qu’il ne vous faudrait surtout pas
avoir loupé. Et peut-être n’avez-vous pas loupé les visuels publicitaires de ce DVD sur des mags comme « Mad Movies » et d’autres.
Pour un peu que vous appréciez ce genre de cinéma qui dépote et explose. Et que quelques effets goreux ne vous donnent pas la gerbe. Car on ne pourra pas nier que la réalisatrice Allemande Lexi
Alexander nous en fout plein la vue ave ce film.
Personnage de comics créé par Gerry Conway, scénariste ayant prêté sa plume alternativement pour les deux grosses compagnie de l’industrie ( Marvel et DC ) mais surtout connu aussi pour
avoir écrit la mort de Gwen Stacy ( amour du tisseur Spider-Man ), Le Punisher apparait pour la première fois dans les aventures du tisseur, donc, en étant chargé par le Chacal de venger la mort
de celle-ci en éliminant Spidey : « The Amazing Spider-Man 129 » ( réédité dans la collection des « Incontournables Marvel » me semble-t’il ).
S’il y apparaît cette première fois comme un terrible mercenaire surarmé un brin psychotique, ce nouveau personnage révélera surtout être un putain ( excusez la grossièreté ) de vigilante
inflexible s’étant donné pour mission d’éliminer tous membres de la mafia avant de reporter sa violence sur tout criminel. Car si on ne peut nier que l’alter-ego de Frank Castle ( le nom qu’on lui connait dans le Marvelverse : Francis Castiglione de son vrai nom d’origine
italienne ) n’est pas sans rappeler des personnages de littérature de gare, comme cet « Exécuteur » de Don Pendleton ( dont j’ai dévoré plusieurs volumes mes étés
adolescents chez un oncle, attiré par ces couvertures dénudées ), Le Punisher fait également écho à un autre putain de Vigilante apparu cette même année 1974 sur grand écran : Paul Kersey,
ce « JUSTICIER DANS LA VILLE », dont Charles Bronson reprendra cinq fois le rôle.
Tout comme l’architecte Paul Kersey cherche à venger la mort de sa femme et de sa fille ( que je me souvienne, même si je crois me souvenir de viols aussi ) ou Mack Bolan l’exécution de sa
famille par la mafia – et c’est là qu’il faut chercher réellement l’origine de la combinaison noire de Castle – Frank Castle, lui aussi, cherche au début à venger la mort violente des siens,
abattu lors d’un règlement de comptes mafieux en plein cœur de Central Park où il pique-niquait avec femme et enfants. Cet agent d’élite du FBI, ayant survécu ( physiquement mais peut-être pas
psychologiquement ) au Vietnam, étant mort pour lui ce jour là, le veuf père de famille cédant la place à ce justicier qui allait faire connaître à tous dans le sang et le plomb le crane peint
sur son tee-shirt.
Ni héros, ni bad guy, Le Punisher est l’un de ces personnages Marvel oscillant à la limite des deux mondes ( comme Wolverine ou Hulk fut un temps ), poursuivi par certains
super-héros, adversaire d’autres également quand il en est rarement l’équipier temporaire mais toujours ennemi mortel des criminels et super-vilains du Marvelverse et ces différentes
variations.
Le personnage est depuis peu à peu tombé en désuétude. Malheureusement...
Et si en 2004 Jonathan Hensleigh ( à qui les studios confiaient à ce scénariste de « UNE JOURNEE EN
ENFER » ou « JUMANJI » et « ARMAGEDDON » sa première réalisation ) réécrivait, conjointement avec le scénariste Michael France ( spécialisé depuis dans les adaptations de
comics Marvel avec ses travaux sur « HULK » d’Ang Lee ou « LES 4 FANTASTIQUES » ), les origines du Punisher en déplaçant sa naissance mortelle, à laquelle il survit mais pas
sa famille, sur les plages de Floride, Lexi Alexander, elle, accorde très peu de temps voire rien du tout aux origines de son personnage principal : laissant un personnage secondaire,
l'agent Martin Soap ( incarné par le maladroit Dash Mihok, également compositeur et interprête d'un titre de la béo, mais surtout dans le prochain film
de la réalisatrice ), résumer brièvement des origines plus fidèles au comics ( massacre dans Central Park et passé militaire ) en présentant le tableau de chasse de ce justicier.
La réalisatrice du film déjà assez violent « HOOLIGANS » ( dont elle était également scénariste et productrice ) , Lexi Alexander,
concentrant, avec son staff de scénaristes ( Nick Santora ayant travaillé pour des séries TV comme « Les Soprano » ou « Prison
Break », Art Marcum et Matt Holloway, spécialistes des adaptations Marvel également avec « IRON MAN » ? ),
l’action sur l’action – effectivement.
S’ouvrant sur une réunion de mafieux, qui ne se fient guère déjà fidélité, que Castle vient perturber de ses acrobaties mais surtout douzaines et douzaines de munitions, la réalisatrice Allemande
poursuit son propos en laissant un flic filer celui-ci pour le laisser faire un travail qu’ils ne peuvent faire officiellement : arrêter coûte que coûte un criminel.
Le massif acteur Irlandais Ray Stevenson, révélé en légionnaire queutard dans l’excellente et riche série « Rome » ( sur laquelle je
reviendrai lors d’une semaine télévisée consacrée aux séries HBO ) après un rôle précédent dans le couillu « ROI ARTHUR » d’Antoine Fuqua en 2004, étant Le Punisher de Lexi
Alexander mais surtout LE Punisher que les lecteurs de Marvel étaient en droit d’attendre : regard sombre, physique approprié ( ni trop beau, ni
trop athlétique ), inexpression magnifiquement joué même si le scénario laisse pourtant des moments de doutes et de tristesse transparaitre derrière ce mur de haine et de colère qu’est devenu le
visage de son personnage.
Car si l’écriture de Jonathan Hensleigh et Michael France pouvait s’inspirer d’un arc story de l’irrévencieux auteur britannique Garth Ennis ( et de l’artiste Steve Dillon aux
crayons ) en reprenant la présence du voisinage de Frank – la blonde serveuse Joan, le punk Spacker Dave et je ne sais plus qui – un affrontement contre ce tueur à gages Russe ou la scène de
torture glacée ( la trilogie « Un Monde Sans Pitié », « Plus Mort que Vif » et « Bons Baisers de Russie » parus dans la collection 100% Marvel ),
Lexi Alexander et son staff scénaristique reviennent aux bases du personnage en ramenant les origines du personnage à New-York, comme indiqué plus haut, et lui faisant affronter le personnage de
William Beau Bill Russoti prenant le nom de Jigsaw ( Puzzle dans la version française publiée par Panini Comics ) après leur rencontre mais aussi faisant apparaitre son allié et appui logistique
Microchip, personnage que j’avais découvert en 1990 dans l’album « Echec au Caïd » de Mike Baron et Whilce Portacio.
Et en s’éloignant de l’écriture bien qu’excellente de Garth Ennis mais surtout délirante ( voir son personnage de Russe finir avec une de ses paires de seins après s’être fait recoller la tête,
par exemple ), les scénaristes du film reviennent à quelque chose de plus réel et même de plus urbain : toute l’action se déroulant dans New-York, des toits de quartiers – qu’on pourrait
supposer être le Hell’s Kitchen de DareDevil ( qui aimerait que j’aborde cette adaptation également ? ) – aux égouts ( pouvant renvoyer là au refuge du Punisher interprété par Dolph Lundgren
en 1989 ) en passant par les docks. Un réel visuel, esthétique, photographique, graphique voire scénaristique ( au-delà de la survie du personnage de Jigsaw, qui permet à l’acteur Dominic West, vu dans « 300 » ou « HANNIBAL, LES ORIGINES DU MAL », de cabotiner comme s’il est jouait le Joker, Némésis de
Batman, ou The Mask, selon moi ), qui disparait pourtant lors des taches d’action où les exécutions de certains criminels restent purement et simplement délirantes ( raah, ce voyou pratiquant le
parkours qui explose sous l’effet d’un missile ) quand ce ne sont pas ces effets gore, dont je parlais au début, qui cèdent le pas au risque de tacher vos rétines à défaut d’écran, car oui du
sang il y en a dans ce film et Lexi Alexander a même du demander à l’équipe des effets spéciaux d’en rajouter une tâche… heu touche en postproduction.
Car si Thomas Jane était en vendetta en 2004, Ray Stevenson rejoint Dolph Lundgren en étant purement et simplement
lui aussi en guerre contre le crime – comme le sous-entend le titre de ce film « WAR ZONE » - n’hésitant pas à tuer lui aussi des bonnes femmes, comme lors de ce massacre d’introduction
où Castle sait faire autre chose que des acrobaties pendu à un lustre et qui n’a pas été me rappeler quelques bons fights du géant Suédois contre une criminelle nipponne dans la version de
1989.
Mais comme dans toutes les guerres il peut y avoir des dommages collatéraux et surtout lorsqu’un flic a infiltré une organisation criminelle : Frank décidant ainsi de raccrocher après avoir
abattu un agent sous couverture, pris de remords et son passé clérical ( que nous présente Lexi Alexander d’une simple remarque lors de la scène dans l’église ) pouvant accentuer son sentiment de
culpabilité, jusqu’à ce que Micro ( que les fans de « Seinfeld » auront reconnu : Wayne Knight y étant Newman ) outrepassant son
rôle d’appui logistique se fasse la conscience du vigilante et le fasse poursuivre sa quête ne serait-ce que pour protéger la famille de l’agent qu’il a éliminé. Car, oui, ce dernier aura
subtilisé quelques centaines de milliers de dollars à Jigsaw et celui-ci voudra les récupérer à tout prix, quitte à kidnapper, torturer ou tuer la veuf et la fille de cette taupe, allant
entrainer Frank Castle dans son sillage, le colosse pouvant sembler ému par cette petite fille ( la petite Stephanie Janusauskas y tenant son premier
rôle aux cotés de sa mère sur grand écran Julie Benz, vue dans votre petit écran : "Buffy" et "Angel" où elle était la vampire Darla,
"Roswell", "NCIS", "Les Experts" et "Les Experts : Miami" pourtant dans deux rôles différents et "Dexter" récemment ).
Putain d’actionner, donc, « PUNISHER : WAR ZONE » saura
aussi nous offrir entre quelques fusillades et sacrément bons effets gore explosifs, des petites touches d’émotions ( comme l’ouverture du coffre des
souvenirs de Frank ) mais aussi des pointes d’humour – explicites ou non, comme le caricatural recrutement des gangs pour soutenir les frères Russoti, parodiant visuellement des discours
patriotiques de l’US Army après une cinglante phrase précédente sur ces méthodes et promesses d’enrôlement de l’Uncle Sam.
Et si Ray Stevenson y devient ZEU Punisher, je me souviens avoir souvent répété par le passé que si Kathryn Bigelow avait des couilles on l’appellerait Clint Eastwood, je crois que dorénavant on
pourrait en faire une variante moderne en disant de Lexi Alexander que si elle aussi en avait des couilles, on l’appellerait Zack Snyder, yeah !!
La réalisatrice explosant plus d’une scène de ces shoots goreux ( sachant nous épargner la mort volontaire d’un récent allié de Frank d’un fondu au
noir pour accentuer la force émotionnelle de ce sacrifice, comme elle saura user du même effet lors du final plus comique du film ) et me donnant envie de découvrir son « LIFTED » en
tournage et à venir l’an prochain.
Et puis, un film qui ouvre son générique de fin sur un titre inédit de Rob Zombie ( « War Zone » ) ne peut pas être mauvais, non ?
Pour les puristes : oui, je sais avoir relu le personnage du flic Martin Soap, celui qui est chargé d’enquêter sur Le Punisher, chez Garth Ennis…
La fiche IMDB ( en anglais ) du film
ATTENTION : l’extrait qui suit peut choquer certaines personnes, sensibles ou d’un trop jeune âge pour lire cet article ou avoir vu ce film… en plus d’être un SPOILER
« PUNISHER : WAR ZONE », film coup de poing ? ou explosif ?
Et second extrait :
Engagez-vous qu’ils disaient…