Il y a deux jours, j'ai croisé cette nouvelle: le prestigieux Prix Pulitzer ouvre une catégorie dédiée au Web. Enfin, plus exactement, change les règles de cette catégorie pour mieux prendre en compte la réalité numérique.
Ceci n'a pas eu l'air d'être très remarqué, et pourtant...
Pour ceux qui ne le connaitrait pas, ce prix est né aux Etats-Unis en 1904. Il est associé au journalisme, mais couvre d'autres domaines: poésie, roman, photographie...
Des écrivains tels Ernest Hemingway, William Faulkner ou Norman Mailer l'on eu; des journalistes comme Sydney H. Schanberg (The New York Times) pour sa présence au Cambodge en 1976, ou John Woestendiek (The Philadelphia Inquirer) - qui a enquêté et contribué à prouvé l'innocence d'un homme condamné pour meurtre en 1987 -; des photographes tels Toshio Sakai (United Press International) en 1968 au Vietnam, ou Stan Grossfeld (The Boston Globe) et ses photos de la famine en Ethiopie (1985)...
En fait, dés 1999, le prix a été rendu accessible aux articles de journalistes publiés en ligne, mais exclusivement dans la catégorie Public Services. En 2007, l'ouverture s'est poursuivie vers d'autres catégories de prix dédiés au journalisme, mais avec des restrictions: pour ceux publiant uniquement en ligne, seuls étaient admis l'actualité (breaking news).
Les nouveautés 2009, et 2010, sont, d'une part que les contenus publiés uniquement sur le Web sont maintenant éligibles aux 14 catégories de prix du journalisme - à condition de publier une fois par semaine. Et, en 2010, d'autres contenus seront admis, dont la video:
In 2010, the competition will continue to allow a full range of online content, such as video, databases and interactive graphics, in nearly all categories. Two photography categories will continue to restrict entries to still images.
Ceci veut également dire, une ouverture aux blogueurs, à ceux qui écrivent - par exemple - des éditoriaux ou des critiques sur le Web (voir le communiqué en anglais, ici).
Alors, je sais bien que ce prix est américain, et, par conséquent ne nous concerne pas directement.
Mais, à l'heure où la bataille fait rage autour de la question des contenus payants et/ou restreints des journaux en ligne - pour: Rupert Murdoch - avec notamment, le Wall Street Journal, aux Etats-Unis/ contre: The Guardian en Angleterre -, le fait que ce prix, qui est fortement marqué par le journalisme, s'ouvre de plus en plus et s'adapte aux contenus exclusivement publiés sur le Web, ne doit pas être considéré comme anodin.
Je ne suis évidemment pas analyste, ni expert en la question, mais, ce pourrait bien ressembler à un message - volontariste - en direction de l'ouverture et des usages mixtes...
Je me demande d'ailleurs qui, aux Etats-Unis donc, va entrer dans ces nouvelles catégories?
Par exemple ReadWriteWeb pourrait-il concourir, de part la pertinence de ses analyses sur le Web (catégorie 4)? Ou bien des personnalités (et éditorialistes) comme Seth Godin (catégories 10 ou 11)?
A suivre donc, en 2010...