« Adieu de Gaulle, adieu » de Laurent Herbiet ( Studio Canal)
Sortie le 1er décembre
Chercher à ce point la ressemblance, j’ai rarement vu ça. Pas simplement pour un ou deux personnages particulièrement importants dans l’histoire, mais sur toute une panoplie de pékins, ça tient de la performance.
C’est la première impression que je retiens de ce film sur les événements de Mai 68, vu à travers la « disparition » pendant deux jours du Général de Gaulle, alors Président de la République. On apprendra le lendemain qu’il s’était rendu à Baden Baden auprès du Colonel Massu, où stationnent les troupes françaises basées en Allemagne.
Prenons ce personnage, tenu par Serge Riaboukine . Ce n’est peut-être pas le plus évident des rapprochements, mais déjà il y a un air de ressemblance dans la faconde et la stature France profonde.
Une fort ressemblance avec Jacques Chirac ...
Ensuite Arnaud Ducret très proche du jeune Chirac de l’époque, et un peu plus fort encore le rôle titre tenu par un Pierre Vernier qui habite un peu trop son célèbre personnage. Avec l’inévitable tante Yvonne (pardon, Mme de Gaulle ) tout aussi sublimée par la transformation physique de Catherine Arditi.
Mais à mon avis le pompom, c’est Pompidou et madame. Didier Bezace quasiment méconnaissable en Bezace, mais tout à fait dans la peau de son premier ministre. Quant à Claude, chapeau à la responsable du casting d’avoir dégoté Delphine Rich .
Avec tout ce beau monde réunit sur le perron de l’Elysée, on se croirait vraiment revenu quarante ans en arrière. Et je ne sais pas pourquoi cette ressemblance forcenée et collective a bien gâché le plaisir de la reconstitution historique.
Une bien belle brochete
Une réserve doublée d’une déception : l’absence d’un prolongement à cette « fiction ». Le point de vue d’un historien, ou d’un proche du pouvoir de l’époque, par exemple, afin de confirmer ou infirmer ce que fut réellement l’attitude du grand homme de 45, face à ce qu’il appelait la chienlit.
Après un désintérêt consternant pour les premières rumeurs qui lui parviennent de la rue (son entourage a beau le presser d’intervenir, il ne pense qu’à la conférence sur le Vietnam), on le voit prendre les choses à main, avec une fermeté qui confine à l’aveuglement. Jusqu’à l’abattement total qui le conduit à Baden Baden où Massu lui aussi fidèle à sa légende lui remonte les bretelles.
C’est plutôt bien joué, sur un rythme monocorde, qui confine à l’atonie. Ce n’est pas l’emballement mon général, mais plutôt un accessit de sympathie. On révise bien ses cours d’histoires.