Le Tueur, avec ces 2 mots tout est dit, cette BD nous conte la vie d'un anti-héros solitaire et misanthrope qui exerce le charmant métier de tueur à gage. Sans état d'âme, il abat ses victimes avec plus ou moins d'imagination mais toujours avec professionnalisme et détermination. Durant ses longues périodes de veille, d'attente et de repos, par un monologue, il nous livre ses pensées sur la vie, la mort et la société humaine.
Le personnage qui, on ne peut plus égoïste, a choisi d'ôter la vie d'autrui pour rendre la sienne libre de tout contrainte parvient par sa lucidité et son caractère pas si mauvais à tisser un lien avec le lecteur. Petit à petit on en vient à apprécier son regard lucide sur notre société, voire à se dire qu'il a fait le bon choix de vie. Il travail peu, il est indépendant et ne subit guère les aléas de la vie en société, il est acteur de la violence mais son monde extra professionnel est paisible et confortable.
Tout au long de ces 7 tomes il va trafiquer avec la mafia, les politiques, les flics ou la CIA mais l'habit ne fait pas le moine et le juste n'est pas forcement celui que l'on croit.
On en fini par apprécier les tueurs et autres escrocs du grand banditisme comme des gens sympa avec tout au plus un métier à part.
Cependant ces nouveaux héros sont des homme qui tue d'autres hommes, qui utilisent les autres pour arriver à leur propre bonheur, rien de très reluisant.
Cette omission que fini par faire naitre cette BD est le signe de sa réussite. Le monde y est noir, très noir mais loin de tout manichéisme, on ne sait plus vraiment ou l'on se situe, si nos jugements de valeur ne sont pas biaisés.
Les quelques 350 pages de cette BD au dessin plutôt réussit et personnel, se lisent facilement, la qualité est bonne dans son essemble. Malgré le sujet pas trop de voilence gratuite, le tempo est bien dosé. On part de France pour aller en Amérique du Sud puis à Cuba.
Arrivé dans l'ile Castriste, le scénario prends plus un coté espionnage, avec une belle héroïne, des cocotiers et beaucoup de morale où le sombre tueur prends presque des allures de justicier .
Même si comme toujours les commentaires de notre sombre-héro ne sont pas dénué de sen,s, on entrevois un essoufflement du scénario. La série qui commencerait peut-être à se faire un peu longue ?
- Scénario : Matz
- Dessin :Jacamon
- Editeur : Casterman