Le libellé de l’énigme parlait de redondance: Du latin ‹redundare›, soit «déborder» en français; installation répétée des mêmes composants matériels, enregistrement répété de données identiques ou encore transmission répétée de ces données...Certes, voici une solution légèrement tirée par les cheveux à partir de la reprise à l’identique d’un discours présidentiel prononcé en février 2009 et restitué cette semaine devant les agriculteurs, à Poligny . Chacun sait que le fameux Discours de la méthode ,
livré par Descartes en, 1637 n’est nullement une méthode à fabriquer des discours cohérents à l’usage des princes qui nous gouvernent.
Mais n’est -il pas permis de rire un peu? L’actualité s’y prête. Car la méthode est singulière qui consiste à énoncer un discours déjà prononcé lors d’une autre manifestation en l’introduisant par l’affirmation qu’il ne l’a jamais été! J’en conviens, le basculement de la mise en abîme, l’impression de déjà vu, de déjà entendu, créent un curieux malaise. Est-ce grave, docteur?
Grave, en effet! Et si la lecture de Descartes ne conduit pas l’invention de la machine à fabriquer le discours, elle permet certainement le développement d’attitudes plus raisonnables, plus rationnelles, vous auriez dit…cartésiennes que celles données à voir chaque jour dans nos journaux télévisés!
Petit rappel sur la notion de “bon sens” qui était un indice de l’énigme. Descartes ouvre son propos en ces termes:
“Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, [ 124 ]que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. “