Parfois la presse lyonnaise a de curieux mœurs. On se souvient par exemple de « Lyon Capitale » mettant il y a quelques années la bobine de son repreneur à la « Une », un luxe que même les patrons successifs du Figaro n’auraient jamais accepté de s’offrir. Dans le numéro trois du « Coup de grâce », l’innovation est de nature différente puisque Guillaume Tanhia, le boss de la revue, titre en couverture, « Collomb, le petit Sarkozy de province », cette accroche aguicheuse renvoyant à trois maigrelettes colonnes en page vingt-deux sur un total de près de 150.
Passons donc sur ce procédé qui disqualifie une charge d’autant plus gratuite que le même Guillaume Tanhia se croit obligé de nous infliger quelques arguments plutôt « cheaps » dans un feuillet plus hargneux que « classieux ».
Pré-Marxiste, notre éditorialiste dénonce le fait « d’offrir des bâtiments publics prestigieux aux grands groupes financiers ». Populiste, notre nouvelle conscience patrimoniale s’indigne de ne pas filer 120 millions à l’Hôtel-Dieu alors que le stade de Décines va engendrer 150 millions en aménagements publics. Lyrique, le directeur de conscience du « Coup de grâce » nous invite à nous remémorer « La générosité des milliers de lyonnais qi firent des dons pour l’édification et le fonctionnement de l’Hôtel-Dieu ». Plutôt que de draguer le passant avec son titre de couverture renvoyant à sa mauvaise humeur déguisée en édito, Guillaume Tanhia aurait mieux fait de travailler et de proposer à ses lecteurs un véritable dossier documenté et donc utile sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu. Sans rancune.
Lyon, le 4 décembre 2009.