Aujourd’hui il y a quelque chose qui me dégoûte particulièrement : les chacals. Oh ! Non, pas le canidé qui gambade en vivant sa vie de coyote en Afrique ou en Asie, mais vous tous qui vous délectez d’images turpides.
On croît les connaître les paparazzi qui attendent des longues heures sous un soleil de plomb, sous la pluie, sous la neige, perchés dans un arbre ou vautrés dans la boue pour arracher une photo de l’enfant d’une ministre, de la première vergeture d’un symbole sexuel ou de la dernière sortie éméchée et camée d’une chanteuse à la dérive.
On les connaît de réputation, mais on ne sait pas exactement ce qu’ils éprouvent, ni pourquoi ils font ce métier de fouille-merde. Probable que c’est simplement pour vivre.
Comme d’autres vident les poubelles, eux les remplissent. Les premiers nous débarrassent de nos ordures, les seconds nous inondent les mirettes de déchets.
S’ils ont leur raison d’être, c’est que nous leur donnons un motif pour presser sur le déclencheur de leur caméra. S’ils existent, c’est que nous les avons créés.
Une chose est sûre, quoique Polanski ait fait, il n’a pas besoin de bracelet électronique pour rester planqué dans son chalet. Le carcan du voyeurisme est bien assez solide comme ça.