Même si les tests de novembre, comme ceux de l’été, ne sont pas totalement significatifs (les équipes de l’hémisphère nord étant généralement en pleine forme en automne alors que celles du sud achèvent leur saison), il est tentant d’esquisser un petit panorama de l’état des forces européennes à deux mois du prochain Tournoi des six Nations.
Force est de constater que deux équipes se détachent du peloton des équipes européennes : la France et l’Irlande.
La France, malgré sa déconfiture marseillaise face aux Blacks, a arraché quelques sourires à ses supporters et donné quelques espoirs aux sélectionneurs. Pourtant XV de France a, de nouveau, montré ses difficultés, pour ne pas dire son incapacité, à enchaîner deux gros matchs contre les grosses cylindrées sudistes. L’intermède Samoan aura simplement permis d’apprécier l’application des bleus dans un type de match où il est facile de faire rapidement n’importe quoi. Au passage, on aura pu constater combien les promesses Pacifiques restent encore suspendues aux progrès à accomplir par ces équipes en termes de régularité, de discipline et de technique collective.
Bref, pour le XV de France, c’est « élève doué, du potentiel, mais peut mieux faire ». La faute notamment à un collectif insuffisamment huilé (qui ne s’entraîne guère plus que les sélections d’il y a quinze ans…) et aux blessures qui ont empêché les sélectionneurs d’aligner deux fois la même équipe.
Même si les absents n’ont pas forcément eu tort (on pense à Luc Ducalcon, Florian Fritz ou – excusez l’entêtement – Jérôme Porical), les joueurs sélectionné ont tous, à des degrés divers, il est vrai, justifié leur place dans le groupe. On a hâte de retrouver ces bleus face aux Ecossais le 7 février prochain, à Edimbourg.
L’Irlande est la meilleure équipe d’Europe à l’heure actuelle.
C’est l’International Rugby Board qui le dit, puisque l’équipe d’Erin est classée au 4ème rang du « World ranking » établi par l’IRB à l’issue des test-matches de novembre. Les verts supplantent d’ailleurs les bleus qui glissent à la 5ème place de ce classement. C’est une belle récompense pour les coéquipiers de Brian O’Driscoll très en vue cet automne, et pour le rugby Irlandais qui a récolté deux trophées cet année : Grand Chelem dans le Tournoi et Heineken Cup pour la province du Leinster. L’Irlande n’a pas perdu le moindre match en 2009, même s’il faut relativiser cet exploit puisque les équipes Celto-britanniques n’ont pas disputé de test cet été pour cause de tournée des Lions.
Quoiqu’il en soit, l’équipe d’Irlande est incontestablement au dessus des autres. Son match nul contre l’Australie et sa victoire face aux Springboks furent probants, même si ces deux équipes ont connu des sautes de niveau imputées à leur fraîcheur physique déclinante. On ne peut s’empêcher d’être admiratif devant la constance dont a fait preuve la sélection Irlandaise en 2009, avec, pour couronner le tout, l’éclosion d’un ouvreur doté d’un gros potentiel, le jeune Jonathan Sexton.
Les Gallois, qu’on a connu plus fringants il y a encore un an, ont subi la loi des Australiens et auraient bien pu (dû) subir celle des Samoans sans un arbitrage relativement complaisant. Certes, les coéquipiers du ludion Shane Williams ont battu les Argentins. Mais actuellement, les Pumas ont les crocs un peu élimés. L’absence de Juan-Martin Hernandez