Vivement la neuroloi

Publié le 04 décembre 2009 par Edgar @edgarpoe

Colloque à venir au Centre d'analyse Stratégique (CAS), ex Commissariat au Plan, sur la neuroloi.

Tout un programme. Voilà la présentation du CAS :

Aux États-Unis, la thématique de la « neuroloi » est l’objet d’un programme de coopération inter-universitaire et inter-administration sans précédent intitulé « The Law and Neuroscience Project ». En Inde, en juin 2008, pour la première fois des données d’imagerie cérébrale ont été utilisées comme preuve à charge pour condamner un individu dans une affaire de meurtre. Pris parmi d’autres, ces exemples montrent comment, dans les nations les plus technologiquement développées, le recours à la « neuroloi » est devenu une réalité qu’il convient de questionner dès à présent.

En effet, y'a intérêt à questionner. Et puis les Etats-Unis (bien frit votre condamné à mort ?) et l'Inde comme caution morale, c'est sûr, ça en jette.

Le programme détaillé, pas en ligne mais que votre serviteur s'est procuré, donne des conférences aux titres alléchants :

La responsabilité et la dangerosité à l'aune des neurosciences

Le libre arbitre et le regret

Plus savoureux :

Les mécanismes neuraux de la psychopathie et des comportements antisociaux

Encore mieux :

L'utilisation des techniques de neuroimagerie fonctionnelle dans le cadre des procédures judiciaires

Un petit coup de détecteur de mensonge pour faire passer le tout :

Les techniques de détection du mensonge et les biais de perception ou émotionnels des acteurs du procès

Si quelqu'un a envie de crier "au secours", heureusement une pause déontologique a été prévue :

Les enjeux éthiques de la « neuroloi »

Et pour rassurer tout à fait, le colloque sera clôturé par un homme au dessus de tout soupçon éthique, Alain Bauer lui-même (qui a successivement travaillé pour Rocard et Sarkozy, enseigne le droit en Chine et dont la nomination comme professeur de criminologie au CNAM a été saluée par plusieurs universitaires par la citation suivante : Les publications signées par M. Bauer sont contestées par tous les spécialistes reconnus, psychiatres, psychologues, juristes et sociologues de la déviance et des questions pénales. La liste des critiques est saisissante. Source Wikipedia).

Je ne sais rien des braves scientifiques de l'INSERM et autres savants qui interviendront ce jour là, mais de la même façon qu'il est difficile d'aller parler identité nationale avec un ministre de l'identité nationale et de l'immigration, il n'est sans doute pas anodin de participer à ce colloque organisé par le gouvernement d'un Président qui entendait détecter les délinquants dès trois ans.

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Il n'y a plus qu'à trouver le gêne de l'islamisme et on nagera dans le bonheur...