Anne Perry
Éditions 10/18
150 pages
Résumé:
En ce Noël 1850, les frères Dreghorn se réunissent chez le plus âgé d'entre eux, Judah, dans son grand domaine de la région des lacs, en Angleterre. Mais l'heure n'est pas à la joie des retrouvailles. Judah vient de mourir dans des circonstances troubles, et sa veuve, Antonia, doit faire face à de terribles accusations portées contre son mari, un juge pourtant respecté. Pour l'épauler dans ces moments difficiles, elle fait appel à un vieil ami de la famille, Henry Rathbone. Avec l'aide de ses frères, Henry va tenter de faire la lumière sur cette affaire. Judah a-t-il été assassiné ? Et ces malheureuses insinuations, qui blessent l'honneur de toute une famille, pourraient-elles être fondées ?
Mon commentaire:
Décidément, j'aime et j'apprécie vraiment beaucoup les contes de Noël que nous offre Anne Perry depuis quelques années. Ayant lu et adoré La détective de Noël l'an dernier, je récidive cette année avec Le voyageur de Noël. Ce dernier comble toutes mes attentes en matière de livre de Noël: la couverture est attrayante, l'histoire est jolie avec une morale à la Dickens, on nous offre de nombreux passages sur le pays et la température glaciale et enneigée qui y sévit. Finallement, l'atmosphère à l'anglaise me séduit: gourmandises, descriptions de repas, heure du thé qui donne envie de s'arrêter, comme le témoigne ce gourmand petit extrait:
"En fin d'après-midi, ils reprirent la conversation devant l'âtre en prenant le thé, accompagné de scones, de confiture de framboises et de tranches de cake au gingembre, préparé avec les épices et les riches mélasses importées des Antilles."
Le voyageur de Noël est une petite histoire de famille qui offre en prime au lecteur une enquête que doivent élucider les personnages afin de laver la réputation de la famille et surtout, de l'un des leurs qui est mystérieusement décédé. Ce conte de Noël dose savamment le mélange entre l'intérêt judiciaire de l'affaire et les bons sentiments reliés à la fête. Le livre louange l'honnêteté, la droiture et le courage, tout en offrant un cadre victorien comme on les aime. Même si les événements se déroulent en 1850, ils ne sont pas moins très modernes par le message qu'ils font passer.
Qu'ils soient de Noël ou non, je constate que j'ai réellement beaucoup de plaisir à lire les romans qu'écrit Anne Perry. Tout dans ces livres me séduit. Je ne peux que vous les conseiller, encore plus celui-ci si les contes à la Dickens vous plaisent, comme c'est mon cas. Vous devriez apprécier.
Une auteure à lire, relire ou découvrir, si ce n'est pas encore fait!
Quelques extraits:
"Nous passons une trop grande partie de nos vies à rêver du passé ou de l'avenir. D'une certaine façon, le présent est la seule chose que nous ayons, mais nous ne nous y accrochons pas assez chèrement."
"Ce n'en est pas moins Noël. Il ne faut pas l'oublier ou l'ignorer. S'il n'y avait pas Noël, il n'y aurait pas d'espoir. Or je me dois d'en avoir: un espoir fou, irraisonné, contraire à toute logique humaine, en ces choses dont seul Dieu est capable."
"Parfois, nous mettons dans une lutte ou une cause les talents qui nous apparaissent le plus clairement, un courage, une force ou un charme dont d'autres nous ont assuré qu'ils étaient nôtres. Souvent, nous nous apercevons néanmoins qu'il est exigé de nous davantage, bien plus que ce que nous voulions ou croyions posséder. Il nous est demandé de renoncer à ce que nous pensions avoir de plus cher, de pardonner ce qui semblait impardonnable, d'affronter ce que nous redoutions le plus, et de le supporter. Il nous faut quelquefois aller jusqu'au bout d'un chemin que nous n'avions pas choisi."