Rosé 1989 Veuve Clicquot : 20/20
Le grand gagnant de ce classement est une surprise : le Rosé 1989 Veuve Clicquot en magnum qui obtient 20/20. Nous pas que je sois surprise par la qualité du travail réalisée par la maison Veuve Clicquot, mais je ne savais pas que pour fêter le départ à la retraite de Jacques Péters, le chef de cave de la maison rémoise, remplacé par Dominique Demarville (dont vous pouvez retrouver l'interview ici : Partie Un, Deux, Trois, Quatre, Cinq, Six), Clicquot avait décidé d'ouvrir une partie de son œnothèque aux amateurs avec des cuvées couvrant toute la période où Jacques Péters a officié : 1979 - 2009. Et parmi les merveilles sorties de leur torpeur, on trouve donc ce rosé 1989 en magnum. Dégorgé en décembre 20085, on ne compte que 2555 pièces, pas une de plus, de ce vin dont la Revue du Vin de France dit : " Nez d'arabica torréfié en douceur. Texture moelleuse en attaque puis très ferme, longue, structurée, riche, magnifique dans cette définition unique de grand vin de Champagne mature ".
La Grande Année Rosé 2002 : 19,5/20
La second place du classement est également occupée par un champagne rosé : La Grande Année Rosé 2002 de Bollinger. La cuvée fait d'ailleurs la Une du mensuel avec le Jacquesson 2000 (17,5/20). Le millésime 2002 est selon le comité de dégustation " la plus grande des années 2000 sortie à ce jour (en attendant 2008 ?)". La RVF fait une description superbe de La Grande Année Rosé 2002 : " La bouche est également bouleversante : pour aller aussi loin dans l'expression du raisin sans en extraire la part végétale, il faut de grands raisins et une part de génie dans l'élaboration". Difficile d'être plus éloquent ! Il y a toutefois une constante qui m'interpelle à propos de la maison Bollinger : il y a (quasi)-systématiquement une cuvée de la célèbre maison sur le podium de tous les classements ou guide. Une unanimité logique à la vue de la qualité des cuvées de la maison, mais qui m'étonne un peu dans le sens où le style Bollinger, axé sur l'aspect vineux et boisé, est tout de même un style à part, qui peut ne pas plaire à tout le monde. Une présence permanente justifiée, j'insiste, par la qualité des cuvées Bollinger, mais je ne peux m'empêcher de penser que la puissance de l'étiquette Bollinger joue parfois inconsciemment sur les dégustateurs. Pas de façon à bouleverser les classements, mais peut-être de façon à mettre 0,5 ou 1 point de plus. Une remarque qui ne concerne pas particulièrement La Grande Année Rosé 2002 que je n'ai pas dégusté, mais la gamme Bollinger en général. Une réflexion que je pourrai d'ailleurs étendre à 2/3 autres maisons ( Dom Pérignon, Roederer ou encore Krug).
Un Roederer, un Selosse et deux Clicquot : 19/20
Sur la troisième marche du podium, on retrouve justement le Cristal Roederer. Il s'agit là aussi d'un millésime 2002, dont la RVF dit : " Un immense champagne, déjà mythique, qu'il faut absolument voir évoluer sur 20 ans". Difficile de faire plus dithyrambique, et de quoi avoir envie d'oublier une ou deux bouteilles au fond de la cave. On passe ensuite à l'année 1999, avec l' Extra-Brut Blanc de Blancs de Jacques Selosse. Son fils, Anselme Selosse, qui dirige le domaine, est un vigneron qui reste un mystère pour moi. Certains l'encense, voient en lui un génie de la vinification, et d'autre critiquent assez fortement son "ésotérisme" (il déplace les fûts en fonction des phases de la lune par exemple) et le bordel ambiant qui régnerait dans ses chais. Je n'ai jamais eu la chance de goûter une de ses cuvées, et je serai très curieuse de la faire. Curieuse et chanceuse, car le succès ne se démentant pas, il faut montrer patte blanche avant de pouvoir plonger son nez dans une flûte de Jacques Selosse. Voilà ce que dit la RVF de cet Extra-Brut Blanc de Blancs : " D'intenses arômes personnels d'épices (curry), de bois précieux, nuancés de beurre frais et de rancio, signature d'une fine oxydation parfaitement maitrisée. En bouche on croque un concentré de terroir et de fruit. Magistral". Pas la peine d'en ajouter je crois ! Ces deux cuvées "contemporaines" accompagnées de deux vieux millésimes Veuve Clicquot, un blanc de 1980 et un rosé de 1978 (une bien belle année).
Diebolt-Vallois & De Sousa : 17 de moyenne
Un teasing pour la route
C'est la cuvée Extra-Brut Les Rachais, signé Raymond Boulard qui clôt ce post, un champagne qui a obtenu un superbe 18,5/20n et surtout qui est désigné avec 4 autres cuvées ( Cristal Roederer 2002, La Grande Année Rosé 2002 Bollinger, Extra-Brut 1999 Jacques Selosse et ) dans les cinq bouteilles exceptionnelles de la dégustation. " Un nez exotique, puis crémeux et doux comme un cake sortant du four. En bouche, c'est une projection de calcaire. Son fumet grillé évoque les grands chardonnays d'Arbois". Il vous reste 190 autres cuvées à découvrir dans le numéro de décembre de la RVF !
Photo de Anselme Selosse : Copyright
Article rédigé par : Marie