Après Hadopi, Albanel doit réfléchir sur le piratage des livres numériques

C’est la patate chaude du moment. Après le désistement d’un premier député UMP qui devait se charger de l’affaire, c’est finalement l’ancienne Ministre de la Culture et des Télécommunications qui va, à la demande de François Fillon, s’attaquer à l’adaptation de l’industrie du livre au développement du numérique. Alors que le cinéma s’en sort tant bien que mal et que la musique se cherche toujours, le troisième larron, le livre numérique accuse des débuts difficiles (lire notre comparatif vérifié sur les livres numériques avec les tests de l’Amazon Kindle 2 et le Sony Reader PRS-600 Touch Edition).
Selon le Premier Ministre, « le gouvernement ne peut accepter de voir une nouvelle industrie culturelle menacée par le pillage ».

Mais les livres sont-ils piratés ? Selon certaines études, 1% des livres seraient piratés en France. Cela représenterait 4 à 6000 titres dont 3 et 4 500 bandes dessinées. Et oui car si aujourd’hui copier un film ou un disque audio est très facile avec les outils informatiques d’aujourd’hui, la copie d’un livre est plus délicate car il faut numériser toutes les pages ce qui est beaucoup plus fastidieux.
Comment les éditions seront-elles protégées ? Quels seront les sanctions ? L’idée du Premier Ministre est de « tirer parti des mesures de protection et de dissuasion qui seront mises en œuvre par Hadopi ». Il serait donc envisager de couper l’accès à Internet pour les personnes qui auraient téléchargé trop de livre sur son ordinateur après plusieurs sommations.

Mais la mission de Christine Albanel est plus large puisqu’elle doit également faire des propositions concrètes visant à faciliter l’exposition des éditeurs français sur Internet.
De plus, au niveau européen, elle doit prendre en charge une action de sensibilisation auprès de la commission européenne et des ministres européens en charge de la culture et des droits d’auteurs. Cela tombe plutôt bien vu que la loi Hadopi a été rejetée par la Commission Européenne.
Bon courage. Les conclusions ont été demandées par François Fillon pour le 1er avril et ce n’est pas un poisson.