Stop. Coupables revendiqués de penser et de savoir écrire, “les dix de Tarnac” comme on les a surnommés ont choisi les colonnes du Monde pour alerter sur le sort peu enviable que la justice leur réserve.
Assez. La bande à Coupat n’en peut plus des brimades répétées, de la chape de plomb qui les entoure. “Imaginez que vous ayez le droit de voir qui vous voulez, sauf ceux que vous aimez, que vous puissiez habiter n’importe où, sauf chez vous, que vous puissiez parler librement, au téléphone ou devant des inconnus, mais que tout ce que vous dites puisse être, un jour ou l’autre, retenu contre vous”. “Nous désertons, nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l’avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne cherchons pas à nous cacher“.
Les dix ont décidé de s’affranchir du régime particulier auquel ils sont astreints à travers le contrôle judiciaire sous lequel ils sont placés. Un choix longuement réfléchi. Ils en connaissent le prix : le risque d’un retour direct à la case prison. Ne nous y trompons pas, Julien Coupat et ses amis pointent, avec ce défi lancé à l’institution judiciaire, un harcèlement qui ne dit pas son nom. Clin d’œil au terroir qui les a accueilli, les dix de Tarnac font référence dans leur tribune à une citation du chef de la résistance limousine (communiste)Georges Guingouin : “Il faut substituer au sentiment du gibier traqué l’allant du combattant”.
L’un des trois avocats des “dix de Tarnac”, Me William Bourdon, évoque “L’expression d’une gigantesque exaspération et d’un cri d’épuisement face à un traitement judiciaire qui est totalement inique“.
Le malaise entourant le dossier s’est renforcé avec l’évocation de falsification de certaines pièces importantes du dossier alors que, tous les accusés nient en effet avec force les charges qui pèsent contre eux. Il est temps, grand temps que la justice se prononce sur ce dossier et établisse soit la culpabilité soit, éventuellement faute d’éléments matériels suffisants, l’innocence des intéressés. Il est encore temps de démontrer que la justice est rendue au nom du peuple français et non du gouvernement.