Réagissant aux chiffres, particulièrement alarmants, présentés dans le rapport 2009 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles, Xavier Darcos, ministre du Travail et candidat UMP dans la région Aquitaine, déclare : « il faudrait cesser de parler de quartiers ghetto, il faudrait parler de sas ».
Quand la situation des quartiers populaires présente une telle explosion du chômage des jeunes ( 41% pour les garçons de 15 à 24 ans) ; quand la pauvreté gagne autant de terrain avec un habitant sur trois et un mineur sur deux vivant sous le seuil de pauvreté, quand les populations de ces quartiers ont trois fois plus recours à la couverture maladie universelle qu’ailleurs ; alors un seul mot vient aux lèvres face à la morgue du ministre Darcos : « indigne » . De tels propos constituent tout simplement une provocation pour les habitants des quartiers populaires. Elle est inutile. Elle est aussi dangereuse. On savait la droite « décomplexée », agressive et très déterminée. Avec Xavier Darcos, mais il n’est pas le seul à briller dans ce domaine au cours des dernières semaines, elle fait plus que fleurter avec l’obscénité. Elle y baigne.