Vis, meurs et ressucite (Lévi Strauss acte III)

Publié le 04 décembre 2009 par La Bienveillante @Ema_Dellorto

Claude L.S. mérite le même traitement que Yves S.L (one, two, three). Il aura donc sa trilogie ici (one, two).

Après ses théories, place à son enterrement. 

Les familles Jackson et Lévi Strauss nous ont pris par surprise.

Les Jackson en nous invitant à la cérémonie, les Lévi Strauss en nous en privant. La mort de Claude L.S. n'a été dévoilée qu'après la tenue des funérailles.

Cet homme était-il tant aimé que ses proches craignant la foule médiatique (N.S. se serait-il déplacé ?) ont ainsi rusé ?

Claude en avait-il fait la demande à sa famille? En passant, "n'annoncez ma mort qu'après mon enterrement, s'il-vous-plaît.

- T'es sûr papi ?

- Oui".

(Though he was the best anthropologist daddy in the wolrd)

S'est-il privé d'un bain de jouvence médiatique ? Sans doute. De toute façon, Lévi Strauss n'était pas un vrai intellectuel français.

Pas un as du commentaire contemporain. 

Ne vous laissez pas avoir par ses vieux propos sur l'Islam et sur l'héritage que Guaino revendique.

Il s'est tenu à l'écart des débats. Sa mort aussi s'est tenue à l'écart des combats.

Il a bien eu droit à sa nécrologie par (Bernard-Henri) Lévy.

Des mots paisibles.

Rien à voir avec le même sur le décès de Bourdieu : "Et puis la cause me semblait entendue depuis longtemps. Sur ce mandarin parlant au nom de la " basse intelligentsia ", sur ce pur produit de l’élite dénonçant la " distinction ", sur cette star des médias théorisant inlassablement son allergie à la " télévision ", je ne me posais qu’une vraie question : était-il Alceste ou Tartuffe ?

(Un autre : "L'activité de feu Pierre Bourdieu me faisait davantage songer à celle de Mike Tyson qu'à celle de Michel de Montaigne". Un autre : « l'unanimité de l'hommage posthume traduit son échec éclatant… ce n'était que ragréage à frais nouveaux de concepts empruntés aux meilleurs auteurs… son discours populiste devient simpliste, naïf, moralisateur… ».)

Pas un intellectuel total. 

Ni Zola ni Sartre.

Pas un enragé du débat public.

On peut s'en chagriner.

Aura-t-il une seconde vie ? 

L'enterrement comme une lecture publique où l'écrivain réussirait à faire de son décès sa dernière œuvre publiée

(Deise Quintiliano / Le mot comme cercueil)