Alexis Stone II // 1 41o ooo tlsp.
J'ai failli donner quatre étoiles à cet épisode tant j'ai trouvé les dernières minutes intenses et parfaites. Mais il ne faut pas tomber dans ce piège qui consiste à laisser le téléspectateur sur une impression tellement bonne qu'il en oublie le reste. Le reste n'était pas honteux, ceci dit, mais je n'ai pas aimé toutes les directions prises. Ma grande déception vient de l'intrigue médicale de Christian sur le transsexuel Alexis Stone. Je pensais vraiment qu'ils allaient entamer une relation, ou quelque chose de similaire, mais tout cela a été mis de coté au profit d'un énième rebondissement absolument pas crédible : Alexis, après avoir été un homme qui voulait devenir une femme, puis une femme qui a été un homme et qui voulait redevenir un homme (homosexuel), il se rend compte que les hommes qui l'attire sont les hétérosexuels uniquement alors il veut devenir mi-homme mi-femme (avoir un sexe d'homme mais des seins de femmes) pour leur plaire. On ne peut pas faire plus tordu ! Même si j'aime bien que la série parte de grands délires parfois, je trouve que cette intrigue méritait mieux. Et puis il faut savoir une chose sur cet épisode : il a été écrit par le maître, Ryan Murphy ! J'estime donc que le potentiel est plus que gâché. Surtout quand je repense à ce pilote sublime, Pretty/Handsome, qu'il avait initié il y a deux ans et qui traitait de ce thème (un père de famille qui veut changer de sexe)... Il s'agit d'un de mes plus grands traumatismes sériels d'ailleurs. Je ne sais pas si l'on reverra Alexis, le titre de l'épisode me laisse à penser que non. Son chapitre semble terminé. Dommage.
Cette intrigue a surtout servi d'écho et de parallèle à une autre bien plus importante et bien plus sordide : Matt, désormais en prison, est devenu la bitch d'un caïd. En d'autres termes, il doit lui obéir, lui servir d'esclave sexuel et surtout fermer sa gueule car sa vie est en jeu. Qui a vu l'excellentissime série Oz n'a pas dû être surpris par cette histoire. Ryan Murphy aurait pu se planter royalement mais il a réussi à rendre l'ensemble très prenant, très choquant, presque magistral. Et puis malgré tout ce que l'on peut dire, c'est une réalité. Bien-sûr, tous les dangereux prisonniers de ce genre ne demandent pas à leur bitch de se faire poser des implants mammaires, ça c'est pour l'état d'esprit "dépassons les limites", mais ça sonnait juste quand même. La scène finale de l'étranglement était sublime. Et au final, pour la première fois depuis très très longtemps, Matt a eu droit à une bonne intrigue. Tout arrive.
La troisième storyline de cet épisode fait suite au retour de la terrible Erica, mère de Julia. On s'attendait tous à une guerre d'avocats et de coups bas qui rapprocherait Sean et Julia mais Ryan Murphy a décidé de prendre un autre chemin, plus innatendu, qui m'a parfaitement satisfait. Le rapprochement a bien eu lieu mais il a choisi de ne pas trop insister dessus, montrant que personne n'est dupe, pas même les principaux intéressés : ce qui devait arrivé est arrivé. What next ? Eh bien Erica a découvert que son bel apollon n'en avait que pour le cul de sa petite-fille. Le doute n'est pas permis : elle l'a surpris en train de se branler dans les sous-vêtements de la gamine. Vous avez dit glauque ? Parfaitement. Et alors ? C'est le fond de commerce de la série et on l'aime (ou pas) pour ça. Le plus intéressant au final, c'est la réaction d'Erica : elle aurait pu nier, elle aurait pu entrer dans son jeu aussi (on n'est plus à ça près), mais non, elle a pris la voie de la sagesse en rendant leurs enfants à Sean et Julia tout en admettant son erreur et en demandant leur pardon. Ils n'ont pas accepté et j'ai ressenti une peine incroyable pour cette pauvre femme qui est quand même loin d'être idiote et qui a un bon fond. Ca n'enlève pas toutes les crasses qu'elle a pu faire mais bon... Je n'avais pas vu venir l'ultime rebondissement : Julia avait caché de la cocaïne dans sa valise afin qu'elle se fasse prendre à l'aéroport. Ca ne ressemble pas vraiment à Julia mais on ne va pas lui reprocher de sortir de sa torpeur pour une fois. Une fois encore, un grand bravo à Vanessa Redgrave pour sa magnifique prestation.
// Bilan // Si tous les épisodes de Nip/Tuck d'ici à la fin de la série pouvaient être aussi bons, ce serait un grand bonheur. Une injection de glauque, de sens et d'émotion : ça déborde, ça dégouline, c'est trop bon.
// Bonus // La Bande-Son a toujours été un point fort de la série. J'aime en particulier quand elle ressort une vieillerie que l'on avait un peu oublié mais qui n'a pas pris une ride. Cette fois c'était Goodbye Horses de Q Lazzarus.