Comment tracer une bonne planche et dégrossir sa pierre brute

Publié le 02 décembre 2009 par Castella

VADE-MECUM
ou
COMMENT TRACER UNE
PLANCHE

1. LE PLAN

1.1. Chaque planche doit obligatoirement contenir les trois éléments suivants:
- l’introduction qui situe le sujet et trace le cadre de l’exposé,
- le texte principal,
- la conclusion qui passe en revue les points principaux et formule quelques affirmations marquantes.


1.2. Établir un premier plan, susceptible d’être amendé en cours de travail. Ne pas hésiter à le remanier. Utiliser la numérotation décimale (comme celle de cette présentation), susceptible d’être modifiée en tout temps.

1.3. Examiner ce plan de temps en temps pour vérifier s’il correspond toujours à la conception initiale . Se demander si les auditeurs ou les lecteurs trouveront le thème intéressant.
En éliminer les éléments étrangers au propos principal.

1.4. Au fur et à mesure que la rédaction avance, l’auteur aura tendance à évoluer, parfois à modifier son point de vue. Il gardera l’esprit ouvert pour recueillir toute impulsion et suggestion apportées par des informations nouvelles.

1.5. Attendre quelques jours et se relire. On est surpris de constater avec le recul que l’on s’est parfois exprimé imparfaitement, que l’on s’est répété, que l’on a mal exposé ses arguments. Chaque relecture peut constituer l’occasion d’une remise en question, voire d’une redécouverte.

1.6. L’ordinateur facilite la mise en page d’un texte tout en offrant la possibilité d’y introduire sans problème des améliorations fréquentes. Écrire avec un ordinateur aide à voir plus clair et à être critique vis-à-vis de son texte.

1.7. Une phrase devient trop longue au-delà de trois ou quatre lignes. Il convient alors de la couper ou d’en numéroter les arguments.

2. LES INFORMATIONS

2.1. Utiliser l’ordinateur pour créer des bases de données (mots-clefs, chronologie, pays, bibliographies). Sinon, travailler avec des fiches. Pour désigner des ouvrages cités, on peut utiliser un sigle en trois ou quatre lettres (voir leur utilisation dans le Dictionnaire des symboles de J. Chevalier & A. Gheerbrant, paru à Paris chez Seghers). Par exemple BOUM pour Jules BOUcher, La symbolique Maçonnique

2.2. Répertorier chaque ouvrage consulté en en mentionnant l’auteur, le titre, l’éditeur, la ville et l’année. S’il s’agit d’un article, indiquer le nom de la revue, l’année, le numéro et la page. Indiquer également l’endroit où se trouve la source (bibliothèque de Loge, bibliothèque municipale, etc.). Le cas échéant, en rédiger un résumé.

2.3. Prendre des notes sur les éléments qui se rapportent au travail en cours; séparer les rubriques par centre d’intérêt ou mot clef, en prenant soin de mentionner sur chaque fiche la référence relative à l’auteur et le numéro de la page.

2.4. Les mots clefs permettent de consulter dictionnaires, encyclopédies et index. Ne pas oublier que mêmes les ouvrages les plus récents et les plus célèbres peuvent contenir des erreurs.

2.5. Recommandations

2.5.1. Se défier des ouvrages polémiques et partiaux, proposés par des auteurs désirant faire triompher les thèses de leur obédience, des publications à caractère sectaire, et des articles parus dans des revues à sensation telles que Le Crapouillot.

2.5.2. Ne pas reproduire les erreurs des auteurs qui nous ont précédés. Les historiens de l’école authentique font avancer la connaissance maçonnique en étudiant les documents originaux ou leur reproduction fidèle (photocopies, fac-similés, réimpressions) et non en reprenant les informations provenant de livres rédigés par des compilateurs.

2.5.3. Voir à ce sujet ‘Et voilà comment on écrit l’histoire...’ (Renaissance Traditionnelle, No 75-76, 1988, pp. 193-271) d’Alain Bernheim, son article récent dans le No 8 de la revue Masonica (G.R.A. 1999), pages 2 à 11, et ‘La Nouvelle Ecole Française d’Histoire’ de Guy Tamain (Bulletin de l’Association Française du Temple de Salomon, Vol. 7, 1992, pp. 204- 208).

3. RECHERCHE D’INFORMATIONS GÉNÉRALES

3.1. Les bibliothèques publiques (municipales et universitaires) constituent un outil de recherche de grande valeur:
 

3.2. La Bibliographie de la France, catalogue de base, et Les livres disponibles, nouveautés publiées chaque mois par La Librairie Française, présents mais peu accessibles chez les libraires, existent désormais sous forme de CD-ROM. Ces informations sont maintenant disponibles aussi sur Internet.

3.3. Penser aux grandes encyclopédies : l’Encyclopaedia Universalis (de nombreux renvois, des bibliographies spécifiques et surtout les corrélats en rendent la consultation stimulante et fertile), le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, Le Robert, l’Encyclopaedia Britannica (en anglais), la Brockhaus Encyclopeidie (en allemand). Ces ouvrages, volumineux et chers pour une personne privée, existent également sur CD-ROM. Depuis peu, certains (par exemple l’Encyclopaedia Britannica) peuvent être gratuitement consultés sur Internet.

3.4. Ne pas oublier le très utile « Vocabulaire technique et critique de la philosophie », d’André Lalande (P.U.F., Paris, 1988) et, pour un sujet biblique, la Concordances des Saintes Écritures contenant des mots clefs à profusion ainsi que tous les noms propres de la Bible, et le Dictionnaire biblique universel (Monloubou & Du Buit, Desclée de Brouwer, Paris, 1984).
 

3.5. Internet: Son utilisation s’intensifie selon une progression géométrique! Googel &Yahoo sont deux des principaux moteurs de recherche. Pour la seule Maçonnerie, il existerait déjà plus de 100 sites, surtout en provenance des U.S.A. Les informations trouvées sur Internet ne sont cependant pas nécessairement d’une exactitude absolue.

4. RECHERCHE D’INFORMATIONS MACONNIQUES

4.1. Bibliographies. La Bibliographie du Dr August Wolfstieg (2 volumes publiés en 1911-1913), complétée en 1926 et rééditée en 1964, constitue l’ouvrage standard. Pour les ouvrages postérieurs à 1926, on consultera la Bibliografia de la Masoneria (2a edicién, Fundacién Universitaria Espaniola, Madrid, 1978) du Prof. José Antonio Ferrer Benimeli. Voir pour la Suisse celle d’Alain I3ernheim dans Les Débuts de la Franc-Maçonnerie à Genève et en Suisse (Slatkine, Genève, 1994), ouvrage dont l’index est remarquable.

4.2. Bibliothèques et fonds maçonniques.

* Fonds maçonnique August Belz de la bibliothèque de St Gall dont le catalogue vient d’être publié sur CD-ROM. Tous ses livres peuvent être empruntés par l’intermédiaire du prêt inter villes des bibliothèques publiques.
* Chancellerie de la GLSA à Lausanne, où l’on peut trouver nombre d’ouvrages récents et anciens.
* Bibliothèque du GODF, 16 rue Cadet, F 75009 Paris. Il n’existe encore que des répertoires partiels.
* Bibliothèque de la GLDF, 8 rue Puteaux, F 75017 Paris.
* Bibliothèque Nationale de France à Paris, qui dispose d’un grand fonds
maçonnique entièrement et récemment inventorié.
* Bibliothèque municipale de Lyon (fonds Coste) et Bibliothèque muni- cipale de la Part Dieu (fonds Willermoz).
* Bibliothèque du GO des Pays Bas, Postbus 11525, NL 2502 Am ‘S- Gravenhage.
* Bibliothèque du Deutsches Freimaurer-Museum, Hofgarten 1, D 95444 Bayreuth.
* Bibliothèque de la Grande Loge Unie d’Angleterre, 60 Great Queen St., London WC 2B 5BA.
* Le Correspondence Circle de la Loge de recherche Quatuor Coronati (même adresse que la Grande Loge Unie d’Angleterre) de Londres a publié en 1971 un Concise Index couvrant les vol. 1 à 80 de ses publications, outil de travail très utile. Depuis 1891, chaque volume contient un index détaillé.
* Le Centre de recherche
maçonnique animé par le Prof. Helmut Reinalter, à l’Université d’Innsbruck, Autriche.
* Le Centro di Ricerche Storiche sulla Libera Muratoria, C.P. 629, 110.100 Torino, de création récente, regroupe de nombreux chercheurs maçonniques internationaux (Président: Prof. Augusto Comba).

4.3. Bibliothèques de loges: La plupart des loges disposent d’une bibliothèque. Certaines possèdent des archives d’une grande valeur pour les chercheurs. Mais elles ne contiennent en général qu’un nombre restreint d’ouvrages spécialisés.

4.4. Librairies. Voir les grandes librairies (Payot, Reymond, FNAC, etc.) et quelques librairies spécialisées:
Librairie Alpha, 89 avenue de Châtelaine, 1219 Châtelaine (http://www.morgane.org/Alpha)
Librairie Delphica, 19 Bd. Georges Favon, 1204 Genève
Librairie de l’Univers, 5 rue Centrale, 1003 Lausanne

5. LIVRES ET PUBLICATIONS MAÇONNIQUES

5.1. Ouvrages de références générales :

5.1.1. En français
* Voir dans la table des matières du Guide du Franc-Maçon (G.R.A., Lausanne, 1998) si le sujet est traité. Voir aussi la bibliographie (chap. 19) et le lexique (chap. 21).
* Dictionnaire de la
Franc-Maçonnerie de Daniel Ligou (P.U.F., 3e édition, Paris 1991). Importante bibliographie en fin de volume.
* Encyclopédie de la
Franc-Maçonnerie sous la direction d’Eric Saunier (série Pochothèque, Hachette, à paraître en mars 2000).


5.1.2. En anglais
* Pick & Knight, The Pocket History of Freemasonr-y (8th edition, revised by Frederick Smyth, Muller, London, 1991).

*Coil’s Masonic Encyclopedia (Macoy, Richmond, édition révisée en 1995).

5.1.3. En allemand

* Handbuch des Freimaurers, traduction du Guide du FM (G.R.A.,Lausanne, 1999). Voir la table des matières et les chap. 19 et 21.
* L’ouvrage classique, réédité mais dépassé, Internationales Freimaurerlexikon de E. Lennhoff & O. Posner (Amalthea Verlag, Wien/München, 1932).

5.1.4. En italien
* Manuale della Massoneria, traduction du Guide du FM (G.R.A., 1997)

5.2. Les loges ou groupes de recherche des grandes obédiences publient d’excellentes revues (voir l’article sur les Loges de recherche dans le Complément au Guide du FM publié par le G.R.A. en 2000) dont les informations sont souvent à la pointe de la recherche maçonnique contemporaine. Les francs-maçons de langue française publient un nombre non négligeable de périodiques maçonniques dont certains sont de grande qualité.

5.3. Les plus importantes revues maçonniques sont mentionnées au chap. 19 du Guide du FM : en français 19.1.2 (plus un supplément dans le Complément au Guide du F », en allemand 19.2.2, en anglais 19.3.2 (plus un supplément dans le Complément au Guide du FM), en italien 19.4.2.

6. RÉFÉRENCES

6.1. Parce qu’il est intellectuellement malhonnête de s’approprier des idées sans en indiquer la provenance, il ne faut jamais reproduire un texte sans le mettre entre guillemets. Si on choisit d’en condenser les informations, il convient d’en signaler la source
* entre parenthèses après le passage en question
* ou dans une note en bas de page ou en fin d’article.

6.2. Il est souhaitable d’indiquer à la fin d’un écrit la liste complète des ouvrages consultés. Les sources constituent une référence utile aux lecteurs et toujours indispensable pour les chercheurs.
 

6.3. Si une citation est particulièrement longue, il est préférable d’en reproduire le texte sous forme d’annexe. On ne fera que la résumer si elle fait partie d’une planche afin de ne pas rompre le rythme du texte principal, qu’il soit lu ou imprimé.

7. LA LECTURE EN LOGE

7.1. La tradition maçonnique repose sur la parole: les rituels étaient autrefois dits par cœur (ils le sont encore aujourd’hui dans les Loges travaillant au Rite Émulation). Les planches ont toujours plus d’impact lorsque l’orateur s’adresse à l’auditoire en le regardant dans les yeux. La lecture fatigue plus les auditeurs qu’un discours direct.

7.2. L’idéal est de disposer de quelques petites fiches rangées dans l’ordre de présentation, chacune comportant les mots clefs d’un exposé.
 

7.3. La lecture d’une planche ne devrait « pas dépasser une demi-heure » afin de laisser du temps pour questions et commentaires.

7.4. On peut agrémenter une planche en l’accompagnant de transparents, de diapositives ou de musique (s’inspirer des directives très utiles; fournies par Philippe Autexier dans L’art de la planche, Ed. Detrad, Paris, 1996). Lors de la lecture d’une planche, il faut éviter les citations trop nombreuses.

8. LES CONSEILS DES AINÉS

8.1. Ne pas sous-estimer les conseils fournis par un Maçon expérimenté, membre ou non de sa propre loge. Il existe toujours des « spécialistes » sur un sujet donné, il suffit de le trouver. Aucun Maçon digne de ce nom ne manquera d’aider un chercheur pour lui permettre d’avancer dans son travail.