Des accrochages sporadiques avec harcèlement des forces de l'ordre par des petits groupes de jeunes gens se poursuivaient dans la soirée sur Petite-Terre, une île de 15 km2, séparée par un bras de mer de 2 km de Grande-Terre (363 km2), principale île mahoraise. Les barrages dressés par des manifestants sur Petite-Terre ont été dégagés, a ajouté le préfet, selon lequel l'aéroport a fonctionné normalement même si nombre de voyageurs ont manqué leur vol pour cause de rues barrées.
Toute la matinée, des incidents s'étaient succédés sur Petite-Terre. La police a procédé à plusieurs arrestations. Les troubles ont éclaté à la veille d'une réunion du conseil général qui devait décider jeudi une hausse - différée une première fois en raison de manifestations hostiles - du tarif des barges assurant, toutes les demi-heures dans chaque sens, la liaison entre les deux parties de Mayotte.
Le ticket devait passer de 0,75 centime d'euro à un euro. Mais, a-t-on appris sur place, la délibération a été retirée de l'ordre du jour et le conseil général doit, toutes nuances politiques confondues, demander une aide exceptionnelle de l'Etat pour le territoire dont la situation financière est gravement compromise (plus de 90 millions d'euros de déficit).
Appel au calme de la ministre de l'Outre-mer
A l'origine des incidents: une manifestation déclenchée très tôt mercredi à l'appel du "collectif des citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi" (deux localités de Petite-terre). Ces protestataires, descendus pour la troisième fois dans la rue, ont occupé plusieurs ronds-points stratégiques, afin de montrer leur exaspération face au coût de la vie. Les manifestants ont aussi dénoncé la gestion du conseil général, et demandé la tête de son président, Ahamed Attoumani Douchina (UMP). "On a des soucis pour nos enfants. Ils meurent de faim. La vie est chère à Mayotte. Un carton de mabawa (ailes de poulets) coûte 50" (euros), hurlait une mère de famille parmi les manifestants.
Marie-Luce Penchard, ministre de l'Outre-mer, a appelé les habitants de Mayotteà ne pas écouter ceux qui cherchent "les chemins de la violence" et annoncé l'arrivée de forces de l'ordre dépêchées de La Réunion. "Des bandes se sont infiltrées parmi les manifestants. J'appelle les Mahorais à ne pas écouter ceux qui veulent les inciter à utiliser les chemins de la violence", a déclaré la ministre.
Mme Penchard a annoncé avoir différé un voyage en Guyane, où elle devait exposer les résultats du conseil interministériel de l'Outre-mer, afin de suivre "la situation préoccupante" dans l'île de l'océan Indien. "Le gouvernement a toujours accompagné Mayotte", a-t-elle fait valoir.
Source(s) : AFP / Figaro - 02/12/09
Tala osi, sé LKP ki fè'y ?
Ça se parle :
- JT RFO du 02/12/09
- Mayotte : plusieurs blessés dans les manifs contre la vie chère
- Le préfet indemnise les victimes des manifestations
Ça se mêle :
- Le gouvernement savait pertinemment être assis sur une poudrière