Décidément, Grégory Coupet détone dans le milieu du foot. Pas seulement parce qu'il aime à traîner dans les stades de rugby, comme il y a deux semaines dans les
tribunes d'Yves-du-Manoir à Colombes pour le derby francilien entre le Racing et le Stade Français. Non, Greg le Lyonnais devenu Parisien sur ses vieux jours incarne vraiment un type d'athlètes
en voie de disparition dans le monde du ballon rond et qui ne tardera pas à l'être en Ovalie au train où vont les choses.
Un mec au mental d'acier, mais pas tordu. Un leader écouté, mais pas grande gueule. Il fallait le voir débarquer au Camp des
Loges sur ses béquilles deux jours après s'être vrillé la jambe sur la pelouse du Parc des Princes et quelques heures seulement après être passé sur le billard… Pas poseur pour deux ronds, mais
désireux de montrer à ses coéquipiers qu'à bientôt 37 piges il en fallait d'autres pour le mettre KO. Dans l'effectif du PSG, que l'on dirait parfois transfusé au jus de navet, l'image en a
marqué plus d'un. De là à croire que son abnégation aura le don d'inspirer l'équipe, il y a un pas que, même en décembre, les meilleurs spécialistes des éternels convalescents parisiens
hésiteront à franchir.
On en oublierait presque que ce Coupet-là est le même que celui du "vrai-faux départ" de Tignes avant la coupe du monde 2006. Rendu
furibard par le choix de Domenech de faire de Barthez le gardien N°1 de l'équipe de France, Greg a voulu faire le coup du "si c'est comme ça moi je m'en vais !" façon Cantona. Ni une ni
deux, le voilà qui plie armes et bagages, met sa famille dans sa Fuego et taille la route. Pour finalement faire demi-tour et s'en revenir piteusement rejoindre son strapontin dans la
Maison Bleue. Pas très glorieux, c'est vrai. Mais bon, en face de lui, c'était tout de même Barthez, un gars à la culture rugby vissée jusqu'au fond du calbute ! On va dire qu'il y a
prescription. Tiens, ce brave Coupet avec son bon sourire de gendre idéal sur ses béquilles me donne presqu'envie d'oublier qu'il a un temps été mannequin pour la "Hallle aux
Chaussures". Ça fait partie du personnage. Non, Greg, t'es pas tout seul…