En réaction à la banale observation d’André Valentin qui a déclaré « Il est temps qu’on réagisse, parce qu’on va se faire bouffer. Y’en a déjà dix millions, dix millions que l’on paye à rien foutre », Eric Besson, en déplacement au Kossovo pour suivre un séminaire intitulé Identité Nationale et Amitié entre les peuples balkaniques, a jugé ces propos « scandaleux ».
Stupéfaction chez les sympathisants UMP qui pensaient tout bas « bien envoyé, M. Valentin ! » et manifestement à tort que le politiquement correct ne faisait plus partie du registre politique de la droite républicaine. Brice Hortefeux a immédiatement apporté son soutien à M. Valentin : « si on peut même plus blaguer ». Des témoins rapportent en effet la présence d’un groupe de vieilles près du maire de Goussainville au moment où il prononçait ces paroles, ce qui serait de nature à justifier ce genre de boutades habituelles dans les meetings de l’UMP où règne une ambiance bon enfant.
"Alors c’est l’histoire d’un arabe et d’une pute qui sont dans un bordel..."
Mais M. Besson n’en reste pas là, puisqu’il a pris la décision de clore purement et simplement le débat sur l’Identité Nationale en supprimant les réactions « racistes et xénophobes », sur le site dédié ouvert pour l’occasion. M. Besson prétend que « quelques contributeurs se lâchent un peu », feignant d’ignorer que tout le monde n’en pense pas moins et que censurer les réactions de saine et juste colère des internautes les plus courageux, c’est censurer la démocratie participative. De fait, le débat sur l’Identité Nationale n’en est plus un et va régner la pensée unique.
La rédaction avait déjà informé ses lecteurs du vice originel du débat lancé par M. Besson : il s’agit d’une vulgaire contrefaçon [1], d’un téléchargement illégal des vraies valeurs qui empêche la France de s’exprimer librement. Après tout, la France n’est-elle pas la maman des Droits de l’Homme ? Dans quel pays sommes-nous pour que la liberté d’expression soit entravée à ce point, pour que les libertés fondamentales soient ainsi piétinées ? En Seine-Saint-Denis ?
Eric Besson, en vidant ainsi le débat sur l’Identité Nationale de sa substance, renoue avec le gauchisme qu’il semblait pourtant avoir abandonné lors de sa venue au sein de la Majorité Présidentielle. Si l’épisode des charters d’Afghans nous a fait aimer le ministre de l’identité nationale, cette récente sortie nous le rend détestable. Eric Besson joue avec les sentiments des Français, qui n’ont qu’une envie c’est de sortir de cette escroquerie sentimentale. Au cabinet du ministre, on a beau se défendre « Aux Suisses les minarets, à nous la burqa ! », les récentes déclarations d’Eric Besson à ce sujet ne sont pas de nature à rassurer les vrais patriotes. Le ministre a commenté le référendum suisse en des termes plutôt surprenants : « Il ne faudrait pas donner le sentiment de stigmatiser une religion, en l’occurrence l’islam », laissant penser qu’il n’a pas bien saisi la finalité du vote du peuple français souverain aux présidentielles de 2007.
Voilà qui est inquiétant pour le débat démocratique et pose la question de la durée de vie de M. Besson au sein d’une Majorité Présidentielle décomplexée. Ne faudrait-il pas songer à expulser M. Besson vers son parti d’origine ?