Peut-on aimer son propre bourreau?
Nous avons tous dans nos vies quelqu'un qui nous a blessé, sali, humilié, trahi, trompé... et même pire.
Nous avons tous de la haine ou de l'amertume envers ces êtres que nous croyons diables.
Et puis vient un jour où l'on vous apprend:
-Tiens tu sais qu'il est mort? Je sais que TOI tu ne le portais pas dans ton coeur...
Et là à cet instant l'amertume et la colère vous envahissent.
Je le haïssais au point d'en avoir la nausée et pourtant à l'écoute de cette annonce j'ai envie de m'effondrer.
Je ne sais si c'est de la peine ou autre chose.
Le loup est enterré...
Il a souffert, une tumeur. 63 ans...
J'ai des tremblements, je me sens gamine à nouveau.
Pourtant cette-fois-ci nul doute que tout est définitivement fini.
C'est inexplicable, j'ai de l'eau plein les yeux, de l'eau que je retiens car il ne mérite pas mes larmes.
Nous avons tous dans nos vies des bourreaux, des être sanguinaires cachés ou avoués.
Peut-on leur adresser une dernière prière?
Je me demande peut-être qui haïr à présent?
Mon cauchemar a pris fin, ne pas savoir ce qu'il était devenu me permettait de me conforter dans cette douleur que lui avait une belle vie.
Après tant d'actes ignobles, plus de soupçons, personne ne saura jamais son nom?!
Délai de prescription... Honte, Quelqu'un a nié.
Pourquoi je ne me sens pas plus légère?
Est-ce que j'aurais du me venger pour apaiser ce vide qui m'angoisse?
D'Anne Frank à Natacha Kampusch... je suis qui?
Je n'ai rien dit assez haut pour qu'il soit puni!
je l'ai laissé se faire aimer des autres, j'ai gardé en moi cette puanteur.
J'aurais sans doute du me venger... Sans doute?
Mais il est trop tard.
Il n'est plus parmi nous et je me retrouve seule face à mon désarroi et personne pour comprendre que j'ai envie de hurler sans savoir quoi dire.
Si je laisse glisser mes pleurs... Est ce que je devrais avoir honte de souffrir pour mon bourreau?