Dans son Traité de la vie élégante, Honoré de Balzac (179 9-1850) fait référence au tic que certains élégants ont de porter leur canne à leur bouche : « En se faisant dandy, un homme devient un meuble de boudoir, un mannequin extrêmement ingénieux, qui peut se poser sur un cheval ou sur un canapé, qui mord ou tète habilement le bout d’une canne … »
Aujourd'hui le mot 'tic' désigne une contraction convulsive et répétitive d'un
muscle ou une manie. Au XIXe siècle et avant, ce terme qualifie aussi plus largement des habitudes comportementales récurrentes souvent associées à la socialisation et à la manière de paraître.
Certains tics peuvent être ridicules comme une vieille femme se donnant le tic d'airs de jeune fille. D'autres peuvent être chics, un must en matière d'élégance.
Le tic exprime un style. « Il y a des tics littéraires qu'il est si facile d'imiter, qu'ils deviennent épidémiques. C'est ce qu'on remarque en lisant cet almanach, composé par tant de plumes différentes ; c'est une couleur, un ton uniformes. Vous jurerez que la moitié du livret est de la même main. On y aperçoit le même tour, la même manière, la même prétention à l'esprit ; & jusqu'au choix des mots & des images, tout vous répète l'accent du persiflage à la mode. » Tableau de Paris par Louis-Sébastien Mercier, tome III (fin du XVIIIe siècle).
Il y a de nombreuses autres sortes de tics, comme celui de « … tourner la tête en marchant, tic incorrigible du Français, et qui le signale dans tous les pays ... » : tome cinq de Revue de Paris (1854).