La France change, la Sarkofrance dérape

Publié le 03 décembre 2009 par Juan


"La France change", c'est le slogan de L'UMP pour ces prochaines élections. Mais le parti du Président a encore été victime de "snipers de l'info". Ses nouveaux clips de campagne, en prévision des élections régionales, figurent de belles images de Français heureux en famille ou à l'école. Problème, ces images ont été achetées à une banque d'images californienne, Getty Images.
En Sarkofrance, le décor est plus important que le fonds. Mais le fonds peut déraper.
Régionales, version UMP
Les trois axes de campagne seront donc l'immigration, la sécurité et la fiscalité. En matière de fiscalité, les 3 villes les plus endettées sont ... UMP. Et voici Xavier Bertrand qui fait de la retape: si l'UMP gagne une région, elle s'engage à ne pas augmenter les impôts. L'UMP applique la recette du chef: on s'endette, on paiera plus tard. Samedi dernier, François Fillon exhortait les candidats UMP de défendre le bilan du patron. Les clips de campagnes sont prêts. "La France change". On y voit des familles heureuses de profiter de leur week end (maman n'est pas sur l'image... Elle travaille peut être le dimanche), des enfants de toutes les couleurs, souriants dans leur classe, une grand-mère qui fait un calin à sa petit-fille. Problème, les images ont été achetées à Getty Images. La famille, les enfants, la grand-mères sont tous américains. On appelle cela une belle boulette ! Et elle n'a pas échappé aux caméras de Yann Barthès, et son Petit Journal sur Canal+.


Pour son clip, l'UMP achète les vidéos d'une agence US
par zap-tele
Copenhague, version Dati
Pauvre Rachida Dati. Toute occupée à rester présente dans l'espace médiatico-people, l'ex-Garde des Sceaux a multiplié les interventions ces dernières semaines.
Elle profite à plein d'un retour en grâce auprès du Monarque élyséen, soucieux de ne pas laisser l'ancienne confidente trop éloignée de son cercle. Vendredi dernier, à Deauville, Mme Dati était donc invitée en tant que "grand témoin" aux Ateliers de la Terre, à Deauville. On y a aussi croisé Jean-Louis Borloo, très inspiré avant de repartir en jet privé sur Paris. Rachida Dati s'est, une nouvelle fois, prise les pieds dans le tapis: selon elle, l'objectif de Copenhague est de "réduire de 2 degrés la température du monde". Réduire ? Vraiment ? Rachida Dati est députée européenne.
Identité nationale, version xénophobe.
Le débat dérape. Eric Besson le souhaitait-il ? Les professions de foi xénophobes se glissent sur le site dédié au débat électoral du moment, l("être Français cela se mérite", "Serions nous obligés de courber l’échine, de faire allégeance à ces gens qui ne veulent pas nous respecter"). Au JT de France 2, un maire UMP dérape aussi (" ‘Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y'en a déjà dix millions, dix millions que l'on paye à rien foutre'"). Il explique qu'il y a 10 millions d'immigrés de trop... Le débat dérape, mais Eric Besson reste droit. Il demande à ce qu'on purge le site des messages racistes. Le ménage est rapidement fait.
A l'Elysée, Nicolas Sarkozy dérape tout seul. Sarkozy recevait des élus UMP. Le vote suisse sur la construction de minarets tombe à point, et au pire moment. Selon l'un des participants, "Il nous a dit que c'était l'illustration que les gens, en Suisse comme en France, ne veulent pas que leur pays change, qu'il soit dénaturé. Ils veulent garder leur identité." Pour le président, les Suisses ont donc voté tout haut ce que les Français pensent tout bas. Les Musulmans de France ne demandaient rien. La construction des minarets est un sujet sensible. L'UMP agite les bas-fonds de son arrière-cour électorale. La Suisse permet involontairement à la Sarkofrance d'ouvrir les vannes. Sarkozy est-il Docteur Folamour ? Xavier Bertrand apporte sa touche : "Je préfère qu'on ait des lieux de culte officiels, reconnus, pour qu'on ait un islam de France plutôt que d'avoir la pratique de religion dans des endroits qui seraient clandestins", a-t-il expliqué sur LCI. "Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas certain".
Salaire de conseiller, version Guaino
Le conseiller spécial du président était l'invité de France Inter mercredi matin. Il paraissait mal à l'aise sur le premier bilan du débat sur l'identité nationale. Où sont donc les clivages ? lui demandait Nicolas Demorand. Il s'est surtout agacé, à l'antenne, de la publication par le Canard Enchaîné, de son salaire annuel. 290 000 euros par an. Guaino n'aime pas «cette espèce de transparence totalitaire, mesquine». «J’ai un salaire qui est déclaré au fisc, qui est conforme aux règles de la fonction publique, je n’ai rien à rajouter là-dessus.»
Deux millions de francs... C'est mesquin.
Allocations familiales, version sécuritaire
Xavier Bertrand expliquait, sur France 2, que l'UMP proposait de supprimer les allocations familiales aux parents qui n'envoient pas leurs enfants à l'école. Le secrétaire général de l'UMP comment une boulette. Il oublie que l'éducation, et pas forcément en milieu scolaire, est obligatoire en France.

Le coup des allocations familiales...
par politistution