Cette histoire commence avec ce portrait ci-dessus, qui résonne dans ma tête comme celui d’une jeune fille à la perle, d’un certain Vermeer. Je me suis juste senti troublé par ma propre mise à nu.
Toutes ces photos ont été prises pendant la préparation du défilé Christian Dior, prêt-à-porter, printemps/été 2010. Je les avais laissées dans un dossier, presque oubliées, pensant ne jamais m’en servir. J’ouvre hier soir par hasard un dossier et vois s’afficher la première photo de ce billet. Je suis troublé face à ce regard en coin qui me fixe.
J’ouvre le dossier et me replonge dans chacune de ces images.
Je me retrouve face à tous ces visages et ces regards que je n’arrive pas à cerner. Chacune évolue dans son univers, l’une pensive, l’autre tendue et stressée, l’une semble captivée par la lecture d’Une saison en enfer tandis que l’autre tape avec dédain sur son Blackberry.
Le maquillage, la coiffure ainsi que la manucure, prennent beaucoup de temps, le bruit est infernal, des dizaines de personnes s’agitent sous la chaleur des projecteurs et ce qui pourrait passer pour une multitude de petits soins devient parfois une souffrance mesurée.
Ce qui unit chacune de ces personnes, c’est le désir de vivre cette minute à la fois fugace et éternelle où la robe, le maquillage, les cheveux et tout le corps vont se déployer, l’espace d’un instant, devant le monde entier.
Merci et excellente semaine à tout le monde.