Voici un court extrait du livre de Éric Laurent « La face cachée des banques » qui donne le ton de ce que vous pourrez lire dans son livre percutant.
Extrait
Le Financial Times en date du 14 juillet révèle que les dirigeants de la grande banque d'investissement américaine Goldman Sachs ont vendu, à la hauteur de 700 millions de dollars.les actions qu'ils détenaient dans la firme, durant l'automne 2008, alors même que l'établissement, en difficulté, venait de bénéficier d'une aide de 10 milliards de dollars, octroyée sans condition par le gouvernement américain. Le ministre des Finances de l'époque, Henry Paulson, était l'ancien P-DG de Goldman Sachs. Avant d'entrer au gouvernement, il avait cédé, contre 200 millions de dollars, sa participation dans la banque. Il a également choisi Neel Kashkari, un de ses proches collaborateurs chez Goldman Sachs, transféré au ministère des Finances, pour distribuer aux banques les 700 milliards de dollars prévus dans le plan de sauvetage. Grâce à Paulson, « Main Street volait au secours de Wall Street ». En d'autres mots, l'argent du contribuable même modeste sauvait l'univers de la finance.
Le 14 juillet toujours, le visage grave, Barack Obama annonce que la hausse du chômage va se poursuivre. Quelques semaines plus tôt, il capitulait en rase campagne. Il refusait, reniant ses engagements précédents, de limiter les salaires et bonus des P-DG et cadres supérieurs du secteur financier dont les établissements avaient bénéficié d'une aide massive de l'État. Son ministre des Finances, Tim Geithner, déclara que de telles mesures « seraient inefficaces et pourraient se révéler contre-productives »... Comme en écho, le Financial Times du 15 juillet annonce que Goldman Sachs envisage d'octroyer pour 2009 à ses employés des salaires et bonus records dont le montant total pourrait atteindre la somme vertigineuse de 23,4 milliards de dollars.
Ignorant avec superbe l'ampleur des difficultés dans lesquelles le monde est plongé, Wall Street et la City de Londres renouent avec la fête et les pires habitudes. Et, pratiquement comme toujours, Goldman Sachs donne le ton. Depuis de longues années, les dirigeants de cette banque symbolisent les liens fusionnels existant entre l’univers de la finance et l’exécutif américain. L'un des prédécesseurs de Paulson à la tête de cette firme, Robert Rubbin, fut, hélas, le très influent ministre des Finances de Bill Clinton.
Le petit politicien de l'État reculé de l'Arkansas, élu président des États-Unis en partie sur un programme populiste anti-Wall Street, devint très vite le relais et l'exécutant zélé des intérêts financiers; au point d'oser aller encore plus loin que le très conservateur Ronald Reagan, en abolissant des lois votées en 1933, sous le New Deal, qui encadraient et contrôlaient l'activité des banques. Une décision désastreuse à l'origine de la crise actuelle.
....Chrystia Freeland a rapporté les réflexions indignées de deux responsables de Wall Street comparant les projets de limitation de leurs bonus « aux lois de Nuremberg » édictées par les nazis à l'encontre des juifs. (Financial Times, 28 avril 2009)
Source «La face cachée des banques» édition Plon 2009 page 11-12
Obama en envoyant ses troupes en Afghanistan pense-t-il à se débarrasser de cette main-d'oeuvre en chômage, crée de toutes pièces par ses amis financiers qui sont morts de rire avec leur bonus exorbitant?