La “nomination” de Jean Sarkozy est évidemment scandaleuse et déborde bien au-delà de nos frontières. Mais cette risée internationale n'est pas le seul “dommage collatéral” de cette affaire : que dire en effet de l'effet démobilisateur auprès des familles dont les enfants, malgré leur réussite aux examens, peinent à trouver un stage non rémunéré alors qu'un de leurs camarades de classe, cancre parmi les cancres, est propulsé à la tête du plus gros quartier d'affaires européen…
Mais comment en vouloir à notre ami Jean d'accepter de fouler le tapis rouge que tous les courtisans (ou ceux qui voudraient le devenir) déroulent sous ses pieds depuis des années pour lui permettre d'accéder, rapidement et sans se salir les pieds, aux plus hautes marches du pouvoir ? Il ne s'agit, en effet, nullement de népotisme, comme on l'a maintes fois entendu depuis quelques jours, mais d'un phénomène qui échappe en partie à la “famille règnante” et qui est le fait de ceux qui veulent se faire bien voir du roi. L'allégeance d'une grande partie des journalistes à l'égard du pouvoir procède de la même “mécanique courtisane” : nul n'est besoin pour Sarkozy de pratiquer la censure puisque l'auto-censure fonctionne à merveille…