TV or not TV

Publié le 03 décembre 2009 par Evainlondon

Avec le déménagement à Londres, notre couple se trouve confronté à moult questions existentielles. Certaines sont aisément résolues, comme de décider qui aura le bon côté du lit (moi), et qui se retrouvera écrasé contre le mur (Prince). D’autres sont plus épineuses. Telle celle-ci : « mais où va-t-on mettre la télé ? ».

Deux solutions s’offrent généralement au jeune couple :

- Le salon : l’on évitera ainsi tout silence pesant pendant le dîner – et, par la même occasion, le mâchouillement pas très glamour de l’autre aux prises avec un bifteck récalcitrant

- La chambre à coucher : cette solution offre la plaisante possibilité de s’endormir dans les bras l’un de l’autre, mais présente le risque très réel d’annihiler toute velléité d’activité… plus exigeante, dirons nous.

Pour Prince (surnom de Prince Charmant Presque Parfait) et moi, la question est plus épineuse encore. Avant de partir à Londres, nous en avons fait l’amère expérience en habitant quelques mois ensemble dans un cagibi de 23 mètres carrés – épisode douloureux qui a bien failli marquer la fin de notre couple, mais ceci est une autre histoire.

Quoi qu’il en soit, la télé n’est pour nous pas une simple pomme de discorde ; elle met tout bonnement en péril le fondement même de notre relation : le respect que nous nous portons. Explication :

- Soit c’est Prince qui regarde avec mépris la larve hypnotisée que je deviens devant les émois de Brandon et Brenda (ah non, ça c’était il y a quinze ans), Carrie Bradshaw et autres Desperate Housewives ;

- Soit c’est moi qui suis consternée de voir que Prince n’est pas seulement fasciné par Turbo (pour les non-initiées : émission consacrée à l’automobile), westerns et autres publicités présentant des femmes dénudées pour vendre des téléphones portables ; non, toute image qui bouge sur un écran (plasma de préférence) fait l’affaire et le rend temporairement – mais durablement – indifférent au monde extérieur.

D’un commun accord, nous avons donc décidé de ne pas acheter de télévision. « Pour l’instant » , me souffle Prince.