George W. Bush a appelé mercredi la communauté internationale à joindre ses efforts à ceux des États-Unis pour précipiter le changement à Cuba à un moment où le «goulag tropical» de Fidel Castro touche à sa fin et où le mouvement démocratique va grandissant.
Dans ce discours à Washington conclu par un «Viva Cuba Libre» qu’il voulait prophétique, M. Bush a affirmé sa volonté de maintenir l’embargo américain sur Cuba jusqu’à un changement de régime.
Et il a annoncé la création d’un fonds international doté selon lui de plusieurs milliards de dollars pour favoriser la transition vers la démocratie.
Dénonçant en termes forts la répression des libertés et la «misère économique» cubaine, M. Bush a insisté sur l’importance du moment, parlant des «derniers soupirs d’un régime qui a échoué».
«Le moment est venu de soutenir le mouvement pour la démocratie qui est en train de grandir sur l’île (…) Le moment est venu pour le monde de laisser de côté ses différences et de préparer pour les Cubains une transition vers un avenir prometteur de liberté et de progrès», a dit M. Bush, entouré de proches de prisonniers politiques.
«Au moment où nous parlons, les appels à un changement fondamental se font plus nombreux sur l’île. Les manifestations pacifiques se répandent», a-t-il déclaré.
M. Bush entendait à l’évidence pousser le mouvement pour la démocratie à un moment où son vieil ennemi Fidel Castro est éloigné du pouvoir par la maladie depuis quinze mois.
Mais il a refusé l’éventualité que le changement se résume à «remplacer un dictateur par un autre».
«Le paradis socialiste est un goulag tropical», a-t-il dit.
À la veille de ce discours, le quatrième seulement de M. Bush entièrement consacré à Cuba et le premier depuis octobre 2003, Fidel Castro a accusé le président américain de vouloir «reconquérir Cuba par la force».
Le gouvernement américain a assuré qu’il ne s’agissait pas d’appeler les Cubains à se soulever contre le régime qui défie le grand voisin américain depuis près de 50 ans.
S’adressant directement aux Cubains pouvant écouter sur certaines radios et télévisions son discours, M. Bush a appelé les soldats, les policiers et les officiels cubains à «faire un choix»: «Quand les Cubains se dresseront pour réclamer leur liberté (…) défendrez-vous un régime en disgrâce et qui se meurt en recourant à la force contre votre propre peuple, ou vous joindrez-vous au désir de changement de votre peuple ?»
Selon M. Bush, les autres pays peuvent favoriser le changement par exemple en ouvrant leurs ambassades à La Havane aux dissidents et en leur donnant accès à l’internet.
De leur côté, les États-Unis sont prêts à permettre à des organisations non-gouvernementales de fournir aux Cubains cet accès à l’Internet et à inviter de jeunes Cubains qui bénéficieraient de bourses d’études, a-t-il dit.
Quant au fonds international, il financerait des prêts ou des subventions pour «reconstruire (le) pays».
Mais le bénéfice est sous conditions: au préalable, «le gouvernement cubain doit démontrer qu’il a adopté, par la parole et par les actes, les libertés fondamentales», a dit M. Bush.
L’embargo imposé en 1962 et renforcé par différentes dispositions interdisant aux Américains de faire des affaires avec Cuba restera en place «aussi longtemps que le régime maintiendra son monopole sur la vie politique et économique des Cubains», a-t-il dit.
Cet embargo est critiqué parce qu’il rendrait encore plus difficiles les conditions de vie des Cubains.
M. Bush a réfuté que la faute en incombe à l’embargo américain. La levée de l’embargo ne ferait qu’enrichir les dignitaires cubains, et les États-Unis sont le pays au monde qui octroie la plus importante aide humanitaire en veillant à ce qu’elle aille directement aux Cubains, a-t-il dit.
Source: LOZANO, Laurent. «Bush dénonce Cuba comme un ‘goulag tropical’», Cyberpresse.ca, 24 octobre 2007, http://www.cyberpresse.ca/article/20071024/CPMONDE/71024122/1014/CPMONDE.