Figure historique du Black Panther Party (BPP) et de la Black Liberation Army (BLA), Ashanti Alston continue à militer pour transformer la société états-unienne et libérer sa communauté de l’oppression économique et du racisme. Dans l’entretien qu’il a accordé au Réseau Voltaire, il évoque les formes actuelles de contestation et exprime son admiration pour les mouvements de résistance arabes.
Réseau Voltaire : Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre expérience au sein du Black Panther Party (BPP).
Ashanti Alston : Je m’appelle Ashanti Alston. Je suis un ancien membre du Black Panther Party (BPP). J’étais également un soldat dans la Black Liberation Army (BLA), qui était une extension du mouvement [1]. J’ai aujourd’hui 63 ans. J’ai commencé cette lutte révolutionnaire dès ma jeune adolescence, à 14 ans. Je me suis engagé après une série de rébellions dans la communauté noire des États-Unis en 1967, qui était lasse de ne pas pouvoir trouver de moyen d’arrêter l’oppression raciste dont elle était victime. Tout cela m’a rendu politiquement conscient. J’ai donc commencé à lire Malcom X [2], en étant très attentif à ses discours. Entre 1969 et 1978, moi et mes proches amis avons envisagé des projets pour le BPP.
Ce qui était nouveau, c’est que le BPP voulait la libération complète des afro-américains en comprenant bien que cela ne pourrait se faire sans une révolution aux États-Unis qui détruirait toutes les bases capitalistes du pays. C’est pourquoi nous étions attentifs aux souffrances des autres opprimés, ainsi qu’aux autres mouvements de contestation à l’intérieur et à l’extérieur des États-Unis, et aujourd’hui partout dans le monde.
Ma ville natale, une petite ville de Géorgie, était réellement divisée par le racisme. Nous avons pourtant réussi à réunir des adolescents et à y établir un chapitre Black Panther, afin d’organiser la communauté noire autour de repas gratuits, autour de « hunstrick ». Nous voulions faire en sorte que l’histoire des noirs soit enseignée au lycée. Et tout simplement, nous voulions être présents auprès des gens de notre communauté, afin qu’ils puissent commencer à se dresser contre les brutalités policières et les autres formes de racisme. Avant même qu’une année ne se soit écoulée, moi et mon meilleur ami avons été victimes d’un coup monté où l’on nous accusait du meurtre d’un policier. Ainsi, ils nous ont enfermé et pendant 4 ans nous avons dû nous battre pour démontrer notre innocence.
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