Le tennis de table français est frappé d’un étrange syndrome d’homonymie. Il y a quinze ans, les trois meilleurs portaient le même nom. Dynastie ou coma ?
La valeur n’attend pas le nombre des années. Emmanuel Lebesson l’a sûrement compris, lui qui a été sacré champion de France de tennis de table en mai, évidemment dans la plus stricte intimité puisque la finale était retransmise sur Sport +. A 21 ans, il aurait pu se demander ce que son adversaire en finale faisait en face, mais il n’y avait pas de quoi : Damien Eloi n’a que 40 ans et 11/4 11/8 11/5 11/3 ça laisse pas énormément de temps pour réfléchir. Pour l’anecdote, c’était beaucoup plus dur en demi-finale contre Patrick Chila, tout juste 40 ans, qui a gagné deux sets. Heureusement, Gatien a déclaré forfait au tout dernier moment, en 2004, 36 ans à peine après sa naissance.
La symphonie de Waldner
Chila, Eloi, les années 1969, et Christophe Legoût dans tout ça ? Quatre ans de moins, un quart de finale aux Europe 2009 et toujours ce plaisir à arpenter les salles pas si remplies que ça de Pro A avec l’équipe surprise du début de saison, Istres. Malgré sa grande expérience, il apprend encore, par exemple à perdre le dernier set du match décisif en foutant en l’air 5 balles de set. C’était à Angers, Wosik et Monteiro étaient vraiment très forts, mais ça ne change rien : Legoût est toujours n°1 français, pas d’inquiétude ce n’est que la 51e place européenne. Evidemment le numéro 2 est Damien Eloi (n°64 mondial), il joue à Chartres et a cumulé lui aussi pas mal de quarts de finale européen dans une obscure catégorie appelée « double ». Pas loin derrière, Patrick Chila (n°71). Levallois profite de sa grande forme : une demie en 1994 et surtout ce 16e de finale à Atlanta 96. D’ailleurs, lors de la 3e journée, Chila a battu Legoût. On en est à combien combien ?
Pendant ce temps-là, Jean-Michel Saive est toujours 24e meilleur joueur européen. Et s’il était né en 1969 et n°1 belge depuis 85 ?