En musique : The love me nots, vintage délectable et Amérique profonde

Par Actualitté
Comment ? Je m'insurge, personne n'ose parler d'un groupe qui tente désespérément de se faire connaître en France ? Bon, alors on y va. Par où commencer ?... Comment expliquer ? Si vous aimez l'univers Tarantino ; que vous adorez fredonner « Girl, you'll be a woman soon » par Neil Diamon ; si vous faites des reprises passables des classiques de Garbage avec votre guitare dans le garage des grands-parents... Et si vous n'êtes pas contre regarder le collector Comics Batman #171 datant de 1965 quand l'occasion s'y prête bon, eh bien vous adorerez le premier album de The Black & White The Love Me Nots, Atomic a go go aux symboles des années 60 noir et blanc.
Non, on ne replonge pas dans l'époque yéyé du « Je ne vous oublierais jamais les copains ! » Stop, arrêtez le carnage, on parle d'un son bien plus puissant dans une veine d'un garage rock 60's ? C'est quoi le secret pour un groupe américain de débarquer en 2009 et proposer un style vintage à la Austin Power ? C'est bien simple, il y a en un à Détroit, depuis son fauteuil en cuir, se fumant un cigare les pieds croisés sur son bureau montrant du même coup une paire de chaussures au goût douteux, et donnant le feu vert pour enregistrer un nouvel opus, qui détient toutes les ficelles. On lui doit le joli vernis rouge et blanc au eye-liner noir avec White Stripes. Cette fois, Jim Diamond se colle au noir et blanc et au style Mission Impossible (la série TV). Votre mission si vous l'acceptez vous mettre une cravate noire toute fine, pantalon à pince et un blaser. Pour vous, mesdames, revêtez votre robe empire noire et mettez vos bottes blanches. On pense à l'attitude british rock s'il vous plaît ! Et au fauteuil blanc « œuf » au tissu rouge né en 1966.
The Love Me Nots c'est une histoire de cœur peu commune entre vous et le groupe. Attention, le choc risque d'être fatal si vous ne prenez pas vos précautions. Inutile de vous munir d'une batte de baseball dans l'attente d'un Jean Dujardin en OSS 117, on n'en est pas là tout de même. Reposez ça et dites-vous que Nicole la chanteuse est l'héritière d'un timbre de voix du groupe Morningwood. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Chantal Claret leader du groupe américain, la référence ostentatoire est Shirley Ann Manson (chanteuse du groupe écossais Garbage), « Cry » en est probant.
L'album a lui tout seul est un écho de notre imagination débridée frustrée de ne pas pouvoir créer un comics. Un son d'une BO de film aux énergies d'un orgue, symbole par excellence de l'époque des années 60 aux États-Unis. Pour ne citer que les Doors à leur grande époque qui l'utilisaient quasiment tout le temps. Ou encore quelques morceaux des Beatles sur l'album Abbey Road. De manière globale, les intros rappellent quelques riffs de Muse (on pense à « Break my Heart » et à « Keep Talking »). Et si vous avez aimé l'éther BB Brune, mais que franchement le dernier album se prête aux booms pour adolescents, alors, « Voice in my Head » et « I Do » vont vous ravir : morceaux qui renferment les secrets poudrés de l'album. Bien plus mature tout en gardant les ingrédients nécessaires à savoir un rythme, un refrain percutant et un style rock indé. La guitare électrique omniprésente donne une allure folle à l'album.
Mon disquaire préféré (« si tu nous regardes » lance-t-elle comme le ferait Drucker), me disait : « Ouais, c'est tout chaud, nouvel album qui donne la pêche », et il n'a pas si tort. En effet, ça donne la pêche tout le long des douze titres. Qu'on se le dise, à part quelques morceaux qui méritent d'être écoutés en boucle, le reste de l'album est assez répétitif. Les fans des White Stripes ne vont pas vraiment apprécier le morceau « Alley » qui rappelle étrangement l'ambiance « Hang You From The Heavens » l'infidélité de Jack White avec The Dead Weather !
Mais le groupe sait se faire pardonner et « Broken » est un pur délice. Un morceau qui rappelle les bars New Yorkais où le blues est roi. Une Amérique populaire qui change d'angle de vu au diapason de la basse portée par ce blues qui n'échappera pas aux fans des Beatles. En effet, comment évoquer les années sixtes et ce titre en particulier et ne pas parler des Beatles avec « I Want You (She's So Heavy) ». Le rythme de la basse est quasiment identique. Cependant, attention, ce blues-là vaut le détour parce qu'il y a un duo avec la guitare très actuel. Et Nicole nous propose un panel vocal proche ici d'un Black & Blue (revue new-yorkaise noire populaire au début des années 80).

En somme, le groupe originaire de Phénix Arizona tord la corde de l'espace-temps (ça ferait plaisir à Einstein) au charme du regard fatal d'une madame Marcellus Wallace (rôle interprété par Uma Thurman dans Pulp Fiction) et à la voix qui se pose largement sur un générique de l'agent 007.
Un album qui ne marquera pas le rock dans sa pierre qui s'effrite avec le temps comme le prouvent les rides sur le torse d'Iggy Pop. Néanmoins, si vous voulez vous offrir une belle collection de CD qui fera de vous quelqu'un dans le « coup » tout en étant singulier, vous devez vous offrir cet opus. Léger, percutant et avec un charme fou, The Love Me Nots est une invitation au voyage des grands délices aux sonorités sixties et aux influences rock très actuelles.
Vous avez le temps de vous familiariser avec le groupe, ils seront de passage en France seulement courant avril 2010.
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