Certes, une nouvelle politique des bibliothèques est essentielle, mais dans une période où elles font face à des restrictions budgétaires, tout cela prête à confusion. D'autant qu'en prenant une période de dix ans avec 2005 en année butoir, le taux d'emprunt de livres a chuté de 41 % parmi les 16/24 ans.
Hodge n'est pas idiote dans sa réflexion : elle envisage un système de location de livres simplifié ou encore de la livraison à domicile et même une plus grande latitude dans les retours d'ouvrages empruntés dans d'autres établissements. « Le somnambulisme à l'ère de l'iPhone, le lecteur ebook et la Xbox sans stratégie fait courir le risque de transformer un service de bibliothèque en une sorte de curiosité de l'histoire », explique-t-elle.
Difficile de lui donner tort. Et de dénoncer une certaine résistance des bibliothécaires au changement, qui souhaiteraient conserver les valeurs traditionnelles. D'un autre côté, d'autres établissements poussent la réflexion et l'action très loin : pourquoi ne pas profiter de leur enthousiasme ?
Dans tous les cas, ce document, Empower, Inform, Enrich, a de nouveau suscité un tollé : il ne représenterait même pas une consultation, tout juste un encart publicitaire pour Starbucks. Concentration et travail seraient bien plus avisés que cette agitation démagogique, estime-t-on. Et le problème de la vente reste toujours le même : la concurrence avec les librairies, qui elles aussi vivent des heures difficiles, semble complètement déloyale.