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Pourquoi le PS ne pourra pas se rénover

Publié le 01 décembre 2009 par Jfa

En sortant il y a une semaine de l’Université Populaire, nous nous sommes retrouvés à quelques-uns dans une brasserie et la discussion a porté sur la “nécessaire rénovation” du Parti Socialiste.

J’ai connu le PS (il y a longtemps) où trois fédérations principalement, le Nord, le Var (avec le système Soldani) et les Bouches du Rhône avaient des pratiques discutables (c’est un euphémisme), basé sur des “cartes”, clientélistes, obtenues par des embauches et des subventions. Cette situation a perduré grosso-modo jusqu’à la fin des années 80 où les divers conseillers et membres de cabinet des différents gouvernements socialistes ont eu à se recycler à chaque remaniement ou alternance. Comment ? En se parachutant dans des villes, cantons, circonscriptions gagnables, remplaçant les élus désignés par les militants, devenant des professionnels de la politique, consacrant donc toutes leurs forces à imiter ces trois fédérations pionnières.

C’est à partir des années 90 que, changements du quantitatif en qualitatif, ce phénomène s’est étendu à toujours plus de fédérations qui sont maintenant aux mains d’élus seulement soucieux de leurs réélections, consacrant l’essentiel de leur énergie à gérer leurs mandats, à les multiplier, à “faire des cartes” et “tuer” (politiquement) leurs rivaux. 

Qu’est-ce qu’une “carte” ? Un adhérent, dont la plupart du temps la cotisation est payée en tout ou partie, aux ordres d’un homme (ou d’une femme), et dont l’activité militante se résume à voter pour les congrès et les investitures comme le demande celui qui paye directement ou indirectement. Rajoutez à ce tableau les innombrables collaborateurs d’élus et vous comprendrez alors pourquoi ce Parti appartient maintenant aux élus, pour lequel il constitue LE moyen de défense de leurs intérêts, qui ne veulent surtout pas du non-cumul des mandats et qui deviennent toujours plus soucieux de faire ce qu’ls veulent chez eux.

Alors, certes, il peut arriver qu’à la faveur d’un combat entre élus (fréquents) pour s’assurer le contrôle d’un pan ou d’une place supplémentaires, les militants arrivent à se faire entendre, mais la plupart du temps, le remplaçant s’empresse de mettre en place les mêmes pratiques.

Entendons-nous bien, je ne dis pas que tout le PS fonctionne ainsi. Il reste, çà et là quelques (rares) fédérations, quelques élus, y compris grands, quelques sections composées de vrais militants et dont les effectifs sont donc peu nombreux (et qui ont donc peu d’influence), qui fonctionnent sur des valeurs et des convictions, mais le PS a globalement changé de nature, devenant pour l’essentiel une simple machine électorale animées par les conflits entre élus professionnels et aspirants à l’être, pour des mandats et autres places. Si le Congrès de Reims a porté la chose sur la place publique, les choses se sont passées à l’identique dans nombre de congrès fédéraux et se rejouent à chaques investitures.

La somme des “cartes” et des obligés est telle, dans tellement d’instances, les intérêts professionnels et financiers si forts, que toute rénovation est impossible même si certains barouds d’honneur font chaud au coeur de tout vrai militant. C’est à quoi on assiste dans notre département.

C’est aussi la raison pour laquelle, très souvent, les votes pour des personnes ont plus d’importance que ceux sur les “idées”, car le plus souvent, elles ne signifient plus grand chose, les féodaux et apprentis baronnets en changeant, comme ils changent de motions, au gré des rapports de force supposés ou réels. Etonnez-vous alors que ce parti soit en panne d’idées et soit obligé d’en confier la gestion à des think-tanks

- Justice. Le rapport du Conseil Lyonnais pour le Respect des Droits, repéré sur le blog Chroniques judiciaires.

- “PS: décharges à charge pour le PS”. LibéMarseille.

- Discours sarkozien sur la crise économique: comme d’habitude, des mensonges, de l’autosatisfaction et, cette fois, une annonce de “transparence” et de “vérité” qu’il ferait bien de s’appliquer pour l’affaire des sondages de l’Elysée.

- “Le pire s’avance à pas de loups”. Blog de J. Attali.

- Coucou, la revoilà, la Directive Bolkenstein. Marianne.

- Le dossier du Monde sur la feuille de route de Copenhague.

- “Les sciences sociales au lycée, un enjeu démocratique”. Le Monde.

- Identité française… Que dire de ceux-là qui votent pourtant à droite? Le Monde.


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