Ce 2 décembre, Greenpeace tient à rappeler qu’il y a 25 ans a eu lieu la pire catastrophe de l’histoire industrielle mondiale, faisant probablement des dizaines de milliers de victimes, encore aujourd’hui peu ou pas indemnisées.
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, une fuite de gaz toxique se produisit dans l’usine de pesticides de Bhopal (dans le centre de l’Inde). La catastrophe fit immédiatement plusieurs milliers de morts. Mais le bilan reste aujourd’hui encore source de controverses. Officiellement, il est de 3 500. Mais d’après Amnesty International, 22 000 à 25 000 personnes seraient mortes après des années d’exposition aux déchets toxiques laissés sur place. D’autres sources avancent le chiffre de 100 000 personnes atteintes de cancers et de maladies chroniques, notamment suite à la contamination des nappes phréatiques. Vingt-cinq ans après la catastrophe, des enfants naissent déformés et défigurés.
Entretemps, aucune indemnisation digne de ce nom n’a jamais eu lieu. Initialement, le gouvernement indien avait exigé plus de trois milliards de dollars à Union Carbide, le groupe chimiquier américain propriétaire de l’usine. Cinq ans plus tard, New Delhi acceptait que la somme soit ramenée à 470 millions de dollars (près de six fois moins). En réalité, d’après un collectif interassociatif engagé sur place dans ce combat, 100 000 personnes ont reçu une indemnisation de quatre dollars après l’accident, puis plus rien. D’autres victimes n’ont rien perçu et des procédures durent encore, depuis des années.
Pendant les vingt ans qui sont suivi la catastrophe, Greenpeace a mis ses connaissances au service des autorités, présentant notamment les différentes options pour assainir le site. Greenpeace exprime aujourd’hui son amertume devant la passivité du gouvernement indien et son incapacité à rendre justice aux victimes de la catastrophe.