Les Corsaires assument leur statut

Et de six victoires d’affilée pour Paris XIII. Lors de la sixième journée du championnat de Nationale 1 – Poule A, les Parisiens recevaient samedi soir les Green Falcons de Pont de Metz. Malgré une entame de match délicate, les Corsaires, en mode diesel mais s’appuyant sur leur exceptionnelle dynamique du moment, ont disposé de leurs hôtes sur le score de 9 à 3.

Une mise en route à retardement

Avant le coup d’envoi, le président Eric Jullien annonçait la couleur. Il attendait de ses protégés « une rébellion par rapport au dernier match », remporté difficilement face à Troyes (8-4), et souhaitait voir associé « au résultat la manière ». Face à une équipe de Pont de Metz promue, mais toujours difficile à manœuvrer, il comptait sur sa formation pour « ne pas sous-estimer ses adversaires du soir », et faire preuve de sérieux dès l’entame de la rencontre.
Raté pour le coup. Car ce sont bien les visiteurs, qui, malgré un échauffement sommaire, prenaient le jeu à leur compte au cours des premières minutes. Plus incisifs, le pressing avant des Green Falcons portait ses fruits, et ils parvenaient à mettre la pression sur la défense locale, en amenant vite le palet en zone adverse. L’arrière-garde parisienne, faisant preuve d’une étonnante passivité, laissait des espaces, et était punie à deux reprises en l’espace d’une minute (0-2, 6’24).
Les Corsaires entraient véritablement dans les débats à partir de la dixième minute de jeu. Une réaction d’orgueil qui leur permettait de revenir rapidement au score par l’intermédiaire de Benjamin Pascaud, d’un lancer qui attrapait la lucarne opposée, puis Mathieu Bertin, qui égalisait d’un tir en angle fermé (2-2, 13’26). Le tournant de la rencontre se produisait à la 18è minute : alors en infériorité numérique, les Parisiens se projetaient rapidement en contre, et Romain Dusserre donnait l’avantage aux siens pour la première fois du match. Libérés, les Parisiens allaient par la suite pouvoir dérouler leur jeu.

Supériorité physique et technique

Mieux en place et beaucoup plus sereins, les joueurs de Paris XIII imposaient peu à peu leur domination, et creusaient l’écart en l’espace de huit secondes. Romain Dusserre, esseulé sur la gauche, trouvait l’ouverture d’un slapshot assassin (4-2, 21’12). Sur l’engagement, Guillaume Sillies prenait la défense de vitesse, et corsait l’addition d’un lancer sous la barre (5-2, 21’20). Le break était fait, Pont de Metz ne reviendrait plus.
La seconde période était une formalité. Les Corsaires, plus inspirés et maîtres du palet, mettaient sous l’éteignoir une formation adverse courageuse, qui semblait cependant s’essouffler au fil des minutes. Et des buts encaissés. Romain Dusserre signait un triplé d’un joli revers (6-2, 29’33), Guillaume Sillies (7-2, 35’40) et Denis Della Gasperra, profitant d’un rebond après un magnifique travail de Mathieu Bertin sur la droite (8-2, 43’15), ajoutaient leur pierre à l’édifice. Pont de Metz réduisait la marque, mais le mot de la fin revenait à Benjamin Pascaud, qui parachevait le travail en fin de partie (9-3).
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Plus que jamais leaders

Cette victoire revêt une importance à double titre pour Paris XIII. Elle permet aux Corsaires de poursuivre sur leur lancée, en affichant un bilan flamboyant de six victoires en autant de rencontres. Mieux, après la défaite surprise de leur dauphin Tours, dans leur antre face à Moreuil (4-5), les Parisiens creusent l’écart en tête du classement. Ils possèdent désormais huit points d’avance sur un groupe composé de Tours, Reims et Viry Chatillon. Il reste désormais à bien négocier le dernier match de la phase aller, un déplacement périlleux à Viry, le 19 décembre, pour passer les fêtes au chaud. Et entamer la nouvelle année dans le costume enviable, mais pas toujours facile à porter, de grand favori.

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Réactions

Thibault Fontanel, entraîneur-joueur des Corsaires

Quelles sont vos impressions sur la difficile mise en route de l’équipe ce soir ?

« C’est notre sixième victoire d’affilée. Ce n’est jamais vraiment arrivé dans le club. Je pense qu’il y a un peu de relâchement. Pont de Metz une équipe qui est un peu dans le bas de tableau. Peut-être qu’on a pris le truc un peu à la légère au départ, et on a par la suite manqué énormément d’occasions. Ca les a mis dans le match, tout simplement. On n’a pas le droit de rater certaines choses, et là ça a été le cas. On prend deux buts sur deux shoots de loin, parce qu’on a trop reculé. »

Après six succès en autant de rencontres, l’équipe commence-t-elle à ressentir une certaine pression ?

« L’équipe se comporte très bien. C’est une équipe à la fois jeune, et à la fois très expérimentée. L’alchimie se passe bien, mais c’est vrai que quand on gagne tous nos matches comme cela, et en plus avec la manière malgré tout, c’est difficile de garder la tête froide. Et là on ressent une petite pression, parce qu’au départ on était de vrais challengers, et aujourd’hui on est les leaders qu’il faut battre tout le temps, à tous les matches. Nos adversaires sont à 100% face à nous, ils ne lâchent rien ».

Eric Jullien, président des Corsaires

Quel regard portez-vous sur cette rencontre qui a mis du temps avant de se décanter ?

« Ca fait un peu genre diesel. Le premier quart d’heure a été très laborieux. On est menés 2-0 très rapidement, sans vraiment subir de pression, mais simplement parce que l’on déjoue. Dès que le jeu collectif s’est installé, ça été beaucoup plus facile, même si je pense qu’on a été assez inefficaces sur les supériorités numériques, sur lesquelles on ne marque qu’un but. Après, c’était beaucoup plus facile : dès qu’on a pu écarter le jeu et les faire courir, on a vu qu’il y avait une bonne différence de niveau ».

L’enchaînement de victoires et la place de leader attisent-ils une certaine pression au sein du club ?

« La pression, à la limite, c’est plus les équipes adverses qui peuvent l’avoir. Parce que finalement, maintenant, on a joué tous les matchs avec les équipes du haut de tableau en début de saison, et ça s’est terminé avec des victoires. Il reste un match pour clore l’année en beauté, rester invaincus, garder une certaine sérénité, et avoir un maximum de points d’avance sur nos poursuivants en vue des play-offs. »

Fiche de match

Score final : 9-3 (mi-temps 5-2)

Buts pour Paris XIII

- 12’18 : Benjamin Pascaud (Charles Mercier)
- 13’26 : Mathieu Bertin (Guillaume Sillies)
- 18’08 : Romain Dusserre (Guillaume Sillies)
- 21’12 : Romain Dusserre (Guillaume Sillies, Denis Della Gaspera)
- 21’20 : Guillaume Sillies (Mathieu Bertin, Denis Della Gaspera)
- 29’33 : Romain Dusserre (Virgile Craplet)
- 35’40 : Guillaume Sillies (Denis Della Gaspera)
- 43’15 : Denis Della Gaspera ( Mathieu Bertin)
- 46’22 : Benjamin Pascaud (Denis Della Gaspera)

Buts pour Pont de Metz

- 5’14 : Gary Deriviere
- 6’24 : Antoine Cagnard (Pierre Caudron)
- 40’08 :  Kevin Poisson (Mathieu Dargent, Kevin Hoyer)

Les équipes :

Paris XIII : Boulidard J., Barbe F., Reigner L., Pascaud B., Bertin M. (cap.), Sillies G., Sellem A., Craplet V., Fontanel T., Mercier C., Dusserre R., Jullien V., Della Gaspera D., Manchon D.

Pont de Metz : Leroy J., Delsarte A., Caudron P., Danten G., Hoyer K., Poisson K., Vervoort J., Deriviere G., Dargent M., Cagnard A., Bault G., Troupin V.