Ma précédente lecture évoquée ici récemment est la conséquence d’une heureuse rencontre avec une auteur talentueuse, Anne-Catherine Blanc, qui dans la foulée a bien voulu se prêter au jeu de mon questionnaire.
Alors en attendant ses réponses aux questions des blogueurs, voici les réponses et les petits secrets de lectrice de l’auteur de L’astronome aveugle, qui ne manque ni d’humour ni de joie de vivre.
Un grand merci à elle pour sa gentillesse !
- À quel moment de la journée préférez-vous lire ?
N’importe quand ! Dès que j’ai un moment.
- Quel est votre endroit préféré ?
J’aime lire partout, surtout en plein air. Le hamac au jardin, pour lire, c’est génial ! Il y a aussi deux endroits où j’adore lire, hélas ce n’est pas toujours possible : une couchette dans un voilier qui fait route, avec l’eau qui glisse, flaoush, flaoush sur la coque… hélas, pour ça, il faut de bonnes conditions de navigation, ne pas être de quart et ne pas tomber de sommeil. Rarissime ! Et puis, en haut d’un arbre, avec une petite brise qui balance. Mais attention, ça nécessite une fourche bien confortable ! Quand la branche scie les fesses, bof… Le bain, j’aime assez, mais comme je suis plutôt distraite, le bouquin fait souvent le plongeon. Après, il double de volume (sans jeu de mot foireux) et devient impossible à ranger.
- Créez-vous ou avez-vous besoin d’une ambiance particulière pour lire ?
Je préfère le silence. La musique, la vraie, quand il y en a, je l’écoute, lecture et musique se parasitent l’une l’autre dans ma tête. Si c’est de la musique nulle, de la soupe d’ambiance style « Boeing long courrier » ou « samedi au supermarché », ça ne me dérange pas de lire, je ne l’entends pas. Pareil pour le bruit, marteau-piqueur ou conversations à la con dans un train : quand je lis pour de bon, j’entends plus rien !
- Qu’est-ce qui influence le plus vos choix de lecture ?
Ma liste de lecture est presque entièrement constituée Je ne sais pas exactement. Tout d’un coup, je lis une critique qui me « parle » et je décide d’acheter le bouquin… Pourquoi celle-là plutôt qu’une autre, mystère… Je suis aussi fidèle à certains écrivains, quand ils publient quelque chose de nouveau, c’est un bonheur… Ou alors je prête, on me prête… Ou bien je traîne dans une librairie et soudain, crac ! Celui-là ! Pourquoi ? Va savoir ! Franchement, je ne me suis jamais posé la question, mais je crois vraiment que j’y vais au feeling, à moins qu’un sujet ne m’intéresse particulièrement, ou que je vienne d’éprouver un coup de coeur : là, je dévore tout ce qui a trait au sujet en question, ou tout ce qu’a publié l’auteur que je viens de découvrir. Un truc qui m’influence, mais à contre-courant, ce sont les prix littéraires : ça m’énerve tout cette pub et ces flaflas. J’achète pô ! J’attends que ça paraisse en poche, pis c’est tout ! C’est peut-être juste parce que j’ai l’esprit de contradiction chevillé au corps, mais c’est comme ça.livres et d’auteurs recommandés par les auteurs que j’admire. Je lis un auteur (disons, Kundera) et comme je l’adore, je découvre qui l’a influencé (Mann, Musil, Svevo, etc) et ensuite je les mets tous sur ma liste. Et ainsi de suite…
- Lisez-vous parfois les blogs de lecteurs pour trouver des idées de lecture ?
Non, pas vraiment… vu que j’ai toujours un tas de lectures en retard ! Quand je vais sur un blog, j’y trouve parfois un bon tuyau, mais je n’y vais pas dans ce but.
- Pouvez-vous lire plus d’un livre à la fois ?
A peu près 36, pourquoi ? Mais ça veut dire que je n’ai pas vraiment de coup de coeur. Quand j’en ai un, je ne lâche plus le bouquin.
- E-book ou papier ?
PAPIER!!! Mais je n’ai rien contre le E-book, surtout en cas de voyage ou de manque de place… Le problème, c’est que pour l’instant, on ne peut pas forcément télécharger ce qu’on voudrait. C’est comme toutes les nouvelles technologies, faut attendre que ça se rode, que ça passe vraiment dans les moeurs du pékin moyen. Pour moi, ça ne remplacera jamais le papier : ça ne sent rien, c’est pas beau quand ça traîne, on peut pas griffonner dessus (il paraît que ça vient) et si ça tombe dans la baignoire, ça se noie, pauvre bête…
- Marque-page ou page cornée ?
Marque page, avec ce qui me tombe sous la main : un tout vrai tout joli marque-page (j’adore que mes amis m’en offrent, m’en envoient de leurs voyages…) cartes postales ou vieilles lettres… note d’épicerie, ticket périmé… flyer… post-it… feuille de platane… brindille… sous-bock… contravention… J’en suis quand même pas réduite, comme Béru, à la tranche de salami ! Des fois, je rouvre un livre fermé depuis longtemps et il en tombe un billet d’entrée dans un musée ou un ticket de métro qui datent d’anciens voyages, une feuille d’arbre exotique… ça fait remonter toutes sortes de souvenirs de lecture sous d’autres cieux… j’adore ça !
- Quel est votre/vos lecture en cours ?
Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger 36 titres ! La « dominante » actuelle : « Cinq méditations sur la beauté » de François Cheng et « Le Sang des farines » de Jean-François Parrot : éclectique !
- Abandonnez-vous un livre qui ne vous plait pas ou allez-vous jusqu’au bout de la lecture ?
J’y consacre habituellement 100 pages, et abandonne Je vais TOUJOURS jusqu’au bout, en RALANT.
- Savez-vous déjà quel sera votre prochaine lecture ?
Non, c’est juré… ce sera au feeling ! Comme d’hab !
- Vous considérez-vous comme un boulimique ?
Boulimique, oui : si je n’ai rien à lire, je suis en manque total. Je dis « si » mais en fait, ça ne m’arrive jamais.
- Avez-vous une PAL ?
Quand je travaillais dans des pays où il est difficile de trouver des livres, je revenais toujours de vacances avec 10 kilos de bouquins au moins, quitte à limiter au maximum les autres bagages. L’idée du manque était insupportable. Depuis que je vis en France à l’année, j’ai toujours une PAL plus ou moins importante, mais j’éprouve moins le besoin d’accumuler.
- Votre écriture influence-t-elle vos lectures ? Par exemple, si vous écrivez ou venez d’écrire un polar sanglant et angoissant, compensez-vous par des lectures d’un genre totalement opposé, ou vous immergez-vous complètement dans un même univers ?
J’essaie de ne pas lire de Non, mon écriture influence plutôt… mon écriture : j’ai besoin de me remettre de certains récits « durs » par du fluide, du léger, comme par exemple « L’Astronome aveugle« . Ce conte m’a permis de reprendre mon souffle après « Moana Blues » dont la rédaction a été une épreuve. Mais quoique j’écrive, je continue à lire au gré d’humeurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec le texte en cours.proches de ce que j’écris, par peur d’influences inconscientes, mais malgré tout quoique je lise cela a probablement un effet quelconque sur ce que j’écris.
- Quels sont les livres/auteurs/genres que vous affectionnez le plus ?
Je n’aime pas particulièrement un genre ou un autre… Je peux lire de tout avec volupté, que ce soit considéré comme « sérieux » ou pas, du moment que je me sens accrochée par les mots. De même pour les auteurs : si je commence à citer des noms, je n’en sortirai pas, parce que j’aurais l’impression, en parlant de l’un, que je ne dois pas léser les autres, donc ne pas en oublier un seul !
- Comment êtes-vous passé du statut de lecteur à celui d’auteur ? Ce fut progressif et inconscient, inné, ou un déclic vous a fait basculer ?
J’écris et je lis des histoires depuis que j’ai appris simultanément à lire et à écrire. Je me fabriquais déjà des « cahiers d’histoires » autour de sept ans… Quand je n’aimais pas une histoire que j’avais lue, j’essayais d’imaginer une autre fin ! Ou alors, je changeais les noms, l’aspect des personnages. Ou alors, j’inventais tout. La lecture et l’écriture sont indissociables.
- Depuis que vous écrivez, votre façon de lire a-t-elle changé ?
Vraiment, je ne pense pas (voir réponse à la question 16 !)
- Avez-vous des révélations, des manies de lecteur ?
Ben, j’vois pas… je pense que j’ai tout dit. Mais dans le fond, je n’avais jamais réfléchi à tout ça ! Si, un truc que j’ai retrouvé chez Cavanna, dans « Les Ritals » : il raconte que petit, il était tout le temps en train de lire, il lisait tout et n’importe quoi, la notice des médicaments, celle du paquet de sel, les publicités, les vieux journaux qui enveloppaient un paquet, et que ça ne lui a jamais passé… Quand j’ai lu ça, je me suis sentie moins anormale. Si un flacon de shampooing traîne à côté du lavabo pendant que je me brosse les dents, je lis ce qui est écrit dessus, les petits caractères, la composition, même si je m’en fous complètement… dans les ascenseurs, les toilettes des avions, je lis les consignes de sécurité, etc. alors que la sécurité ne m’obsède pas du tout ! S’il y a quoi que ce soit d’écrit quelque part, même si ça n’a pas le moindre intérêt, mon regard est irrésistiblement attiré par le texte, avant tout le reste.
Actualités
- Prochain livre : Dès que c’est signé, je fais passer l’info !
- Intervention dans les media : Les médias ne s’intéressent qu’aux auteurs médiatiques !
- Site web : J’en n’ai pas ! Mais c’est prévu pour 2010… en principe.