Il faut dire que l'époque ne prête pas à la facilité dans le domaine du nucléaire. Ayant rattrapées une partie de leur retard sur les pays dits industrialisés du Nord, nombre de puissances émergentes demandent avec légitimité leur droit à s'amuser avec l'atome. "Et pourquoi pas moi"? clament-ils toujours. Ils sont à la porte d'un club privé. Et Mohamed ElBaradei s'est évertué à jouer les videurs consciliant, trois mandats durant, en assurant qu'une fois à l'intérieur, ils ne pourraient néanmoins pénétrer le "carré VIP", celui qui compte, celui que tout chef d'état rêve, finalement, d'intégrer : celui des tenants du nucléaire militaire.
Douze années plus tard, pourtant, c'est le statu quo sur de nombreuses questions, au devant desquelles la problématique iranienne. Juste civil, ou à visée militaire, l'enrichissement de l'uranium par Téhéran pose toujours autant de difficulté à la Communauté internationale. Souvent jugé par Washington et ses alliés comme trop "laxiste" envers le régime islamique (il s'est maintes fois opposé aux sanctions occidentales, les estimant sans effet), il a soufflé le chaud et le froid sur les désaccords entre La Russie et la Chine d'un côté et les Etats-Unis et la France de l'autre . Depuis sa critique des arguments invoqués par Bush dans le but d'envahir l'Irak, il n'a cessé de faire du "temps" et de l'investigation poussée un gage de paix. Une paix forcément éphémère. Au risque de garantir à Mr.Amano de nombreuses nuits blanches...
(photo : World economic forum)