“Théo fête ce soir ses vingt ans et rien ne devrait troubler ce moment de convivialité et de réjouissance. Rien sinon le jeu de société que son frère aîné lui offre, qui révèlera à chaque participant la façon dont les autres le perçoivent, menaçant de remettre en cause l’idée qu’il se faisait de lui-même et des sentiments réciproques l’attachant à ses proches. Au fil de la partie, le jeu devient le révélateur de secrets de famille jusque-là soigneusement occultés par la honte, la déception ou la souffrance… et nul ne sortira indemne de la soirée.”
Ce roman dévoile des choses.
On ne saurait jamais se voir d’où les autres nous regardent.
Par trois fois, ces choses sont mises à nues, exposées à nous, différemment.
Des choses pensées, dites et rapportées.
Des choses qui amusent, blessent ou choquent.
Des choses qui riment avec vérités qui dérangent.
Surtout, des choses que d’autres ont dans leur tête et que l’on découvre de manière intrusive d’abord puis avec curiosité.
Une curiosité presque déplacée, un peu gênante. Mais on se laisse agréablement prendre au jeu, car c’est d’un jeu qu’il s’agit. On a envie d’en savoir plus et tout est dit par petits bouts alors on s’accroche au jeu comme si on épiait les personnages, ces autres, par le trou de la serrure. Sauf que l’on accède même à leurs pensées intimes. On commence même par cela.
Ce jeu nous amuse, nous trouble et nous donne à réfléchir.
Sommes-nous seulement ce que les autres font de nous en étant avec nous ce qu’ils sont que nous faisons d’eux ?
On se contente d’y assister, d’observer et on se garde bien de participer. Parce que ces choses qu’on lit sur ces autres, parfois, surprennent mais bien souvent font mal, en secret.
Mais nous ne sommes que le lecteur, on ne joue pas. Heureusement ?
L’auteur, dans un style franc et fluide, révèle, avec des mots du quotidien, des choses complexes, presque irréelles, que l’on voudrait garder intimement cachées au fond de soi-même.
Intrusif et polémique, ce roman surprend tant par sa construction que par les thèmes abordés, avec simplicité, mais peut-être un peu trop de naïveté et de longueurs parfois.
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Cette lecture (lien) s’est faite dans le cadre du “Prix littéraire des Blogueurs“.