Magazine Politique
Si Daniel Cohn Bendit s'engage dans le débat régional avec le talent médiatique une nouvelle fois manifesté hier soir sur Canal +, les Verts ont une vitamine qui peut changer bon nombre des scores locaux dans le cadre d'un scrutin "nationalisé".
Et si la nationalisation du scrutin régional visait d'abord à booster les Verts et changer la donne à gauche pour le second tour ?
L'esprit de mai 68, c'est d'abord le refus du conformisme. La véritable réussite de la communication de Daniel Cohn-Bendit lors des Européennes a consisté à incarner une version moderne de ce refus du conformisme.
Il est celui qui a cassé tous les codes pendant la campagne : du code vestimentaire au code d'expression en passant par la logique différente de son positionnement personnel. Il y avait le conformisme de tous les autres et sa liberté rebelle.
Il a créé un "vote phénomène" : la reconnaissance qu'il ne faut plus dire à l'opinion pour qui voter mais pour quoi voter.
La "campagne enjeu", c'est la détermination du referendum qui structure le choix de l'élection. Lors du scrutin Européen, les électeurs flottants ont voté pour un nouveau progrès.
C'est la réaction contre les désastres qui s'annoncent.
Dans ce domaine, l'offre de Cohn-Bendit est intéressante parce qu'elle ne semble pas illusoire. C'est une rupture mais pas une révolution.
Il expose un ensemble de mesures pratiques et non pas une nouvelle idéologie. Ce dernier volet est d'ailleurs à terme le probable défi majeur pour les écologistes que de ne pas retomber dans l'approche idéologique qui inquiète.
Chacun perçoit qu'il importe d'évoluer vers de nouveaux équilibres. Ce ne sont pas des bouleversements brutaux qui feront naître ces nouveaux équilibres. Ce sont des mesures concrètes, identifiées, réalistes.
Sous cet angle, Cohn-Bendit semble avoir tiré le meilleur de l'esprit de 68 et abandonné les illusions d'antan.
Hier soir, dans l'émission de Michel Denisot, il a réalisé un "show" de haut niveau changeant tous les codes du discours politique. S'il accepte de s'engager ainsi pendant les régionales et avec des tribunes médiatiques importantes, la donne du premier tour à gauche risque d'en être fortement impactée.
La "nationalisation" des régionales ne bénéficiera-t-elle pas d'abord aux Verts dans ces circonstances avec une victime directe : le PS ?
De quoi alors poser le second tour sur des bases entièrement nouvelles avec une marge de manoeuvre plus importante pour la majorité présidentielle ...
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