La déforestation illégale en Indonésie, l’un des poumons verts de la planète, coûte au moins deux milliards de dollars par an au pays, soit plus que le total de ses dépenses de santé, a indiqué l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport de 75 pages publié ce mardi, intitulé « Wild Money« , téléchargeable au format PDF. Ce rapport dénonce notamment la corruption qui sévit de manière endémique dans le secteur forestier, affectant le lancement d’ambitieux programmes de crédits forestiers, comme le REDD, pour lutter contre le réchauffement climatique. A quelques jours du sommet de Copenhague, il est bon de rappeler que l’Indonésie est considéré comme l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planère, justement à cause de la déforestation.
« Tant que l’absence de transparence et de contrôle ne sera pas prise au sérieux, verser plus d’argent au nom des crédits carbone risque d’aggraver le problème au lieu de le résoudre« , a averti Joseph Saunders, directeur adjoint des programmes de HRW, en présentant l’étude publiée à une semaine du sommet sur le climat de Copenhague.
Le rapport évalue que « plus de la moitié du bois indonésien a été coupé illégalement entre 2003 et 2006 » et, que de ce fait, « l’Etat a perdu au moins deux milliards de dollars par an » en recettes fiscales.
Selon les données officielles, les exportations indonésiennes de bois se sont élevées à 6,6 milliards de dollars en 2007, « derrière le Brésil mais plus que les pays d’Afrique et d’Amérique centrale réunis », selon le rapport. HRW souligne que les 2 milliards de dollars de manque à gagner suffiraient à garantir les soins de base pour les 100 millions d’Indonésiens les plus pauvres pendant deux ans. L’ONG appelle « les partenaires commerciaux de l’Indonésie à s’assurer qu’ils ne sont pas complices de cette corruption« . Elle demande notamment aux pays européens à « entériner » un texte voté par le Parlement européen garantissant une meilleure traçabilité des importations de bois et des sanctions sévères contre les contrevenants.
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