Dans le golfe de Cenderawasih, anciennement baie de Geelvink, l'on trouvait des petites statuettes en bois monoxyle, anthropomorphes, composées d’un personnage assis derrière un écran-bouclier ajouré qu’il tient de ses deux mains et sur lequel, parfois, appuie son menton.
Telle est une image typique du korwar, emblème de la croyance en l’autorité des esprits ancestraux.
Ce qui pose principale question dans l’interprétation de ces images concerne la signification de ce panneau-bouclier.
L'on a supposé que cela pouvait être un blason possédant une forme spécifique à chaque clan.
Les motifs semblent dérivés de la représentation de serpent. Peut-être s'agit-il d'une marque à connotation positive : la mue du serpent est un symbole de renaissance.
Si, dans chaque être, il existe une force vitale qu’il est important de capter et si l’on invoque l’âme d’un défunt à travers le korwar ; le panneau-bouclier deviendrait, lors du rite, une image métaphorique de cette force alors « accessible », puisque l’âme du défunt renaîtrait à cette occasion.
Le personnage tient les corps des deux serpents : l'on peut y voir également le courage d’un homme qui terrasse des forces puissantes.
André Breton avait collectionné ce type d'objet ; et comme pour le Uli de Nouvelle-Bretagne, il lui avait dédié un poème (in Xénophiles).
Photo 1 : Musée du Quai Branly.
Photo 2 : Museum Volkenkunde, Leiden.
Photo 3 : Colection André Breton, site http://www.andrebreton.fr/
Photo 4 : Lithographie tirée de Clercq et Schmeltz, 1893, plXXXV ; Korwar collectés en 1887-1888.(http://www.esnips.com/doc/b12645fb-da1d-48c3-b376-679e6e3f5775)