Horoscope : ce week-end sera désastreux ; et le prochain excellent

Par Georgesf

L’horoscope des visiteurs de ce site est formel : votre week-end du 14 et 15 novembre sera un bide total. Votre conjoint sera acariâtre, vos enfants invivables. Il fera froid et humide, la chaudière tombera en panne. Votre sœur passera déposer chez vous son vieux chat (juste deux jours, je t’en supplie, rends-moi ce petit service, je pars à Monte-Carlo avec un joueur de castagnettes). L’affreux animal perdra ses poils, vomira et déféquera un peu partout pour exprimer sa contrariété. Le repas prévu chez votre meilleur ami sera mémorable, il va inviter un couple de copains odieux : elle, jeune retraitée, passera le repas à vous raconter ce qu’elle a vu à la télé cette semaine. Lui s’est mis à la poterie : il tourne et décore des plats à couscous, il en a offert un au maître de maison et vous parlera des techniques de cuisson de la céramique avec l’enthousiasme d’un militant ségoliste. Et le dimanche, quand vous irez faire le tour des blogs littéraires pour vous changer les idées, ils parleront tous de Marie N'Diaye.

Mais souriez quand même. Gardez l’espoir : le prochain week-end, celui du 21 et du 22 sera doux et joyeux comme un avis de dégrèvement fiscal. Surtout le samedi 21, car vous irez au salon du livre d’Ozoir-la-Ferrière.

C’est à une encablure de Paris, disons vingt-huit minutes. Vous arriverez à 10 H 00 pour ne pas perdre une miette de bonheur de cette inoubliable journée. Il n’y aura personne sur l’autoroute de l’Est, les anges auront aplani et dégagé le chemin. Vous débarquerez sans aucune difficulté * à la Ferme Pereire**, en un lieu tellement beau que vous serez tentés de faire demi-tour « C’est trop chic pour nous, on rentre ». Non avvete paura…

Restez. Entrez. Respirez. sentez-vous cette intelligence littéraire qui flotte de stand en stand dans les allées où de délicieux auteurs vous présentent le meilleur de leur production artisanale. On se croirait au marché des fromages à Saint-Saturnin-le-Vieil.

Il y a là tant de bons auteurs que je ne sais lesquels citer, tant je risque un impair. J’en recommanderai quand même plus particulièrement une dizaine : Régine Deforges, Madeleine Chapsal, Atiq Rahimi, Emmanuelle Urien, Alain Emery, Karine Fougeray, Georges-Olivier Châteaureynaud, les illustres frères Fouassier (Eric et Luc-Michel), Jean-Claude Dunyach. La dizaine * est atteinte, si j’avais la place, je citerais aussi ceux pour lesquels j’ai de l’admiration, ceux pour lesquels j’ai de l’amitié, celles pour qui j’ai de la gratitude (elles ont voté pour moi). Mais ce serait trop long, voyez donc le dossier de presse :

De 10 heures à 19 heures, le bel esprit coulera à flots, le champagne aussi, car il y aura, en milieu d’après-midi la remise du Prix Ozoir’Elles, qui portera à la connaissance du public le nom de l’heureux gagnant. Ce sera l’un des moments forts de la journée. Je me demande bien qui ce sera, et vous aussi, bien sûr. Je vais quand même venir en chemise blanche et je me ferai un shampoing pour les photos, on ne sait jamais. Et je vais aussi préparer un petit discours de remerciement improvisé, au cas où.

A cela s’ajoutent flopées de rencontres et tables rondes entre auteurs, d’interviews publiques des uns et des autres (le public y participera donc. Si, si, même vous !).

J’allais oublier de parler de moi, ce qui est indispensable dans un bon blog d’auteur : je serai présent, et je dédicacerai mes livres gra-tui-te-ment (le livre, lui, reste payant). Mieux encore, sans supplément de prix, mon dernier recueil, Qui comme Ulysse, vous sera proposé avec un bandeau rouge du meilleur effet.

J’offrirai même, en tiré à part, une nouvelle inédite à toutes les jolies femmes. Et toutes les femmes qui me demandent une dédicace seront jolies, c’est comme ça les jours de fête. En ce qui concerne les hommes, je ne sais que dire, ni que faire, c’est moins mon truc. Le plus simple, c’est qu’ils viennent avec une jolie femme. S’ils sont vraiment seuls, qu’ils en abordent une dans les allées, ah, ça c’est un bon alibi.

Et à 19 heures, tout s’arrête. Moi aussi, j’arrête là, c’est n’importe quoi, ce billet. Lisez plutôt le tract.


* Je ne suis pas certain qu'Annie Saumont soit présente. Si elle est là, ne manquez pas de la rencontrer : il n'est pas d'auteur plus charmant. Ni d'auteur plus talentueux. Que les dix me pardonnent.