La défense passive ne marche pas sur le long terme, il y a toujours un moyen de passer
Revenons sur notre île. Où est la menace ? C'est très simple. Les 100 habitants de l'île font tourner une économie relativement stable, mais ne créent pas de monnaie supplémentaire, ils se contentent de 1000 de monnaie, pour une valorisation de 10 000 d'actifs, ce qui sur le long terme bride l'investissement, mais sur le court terme assure une stabilité apparente.
Arrive alors le Banquier, qui sous le prétexte de l'investissement pour faire un Aqueduc invente "l'effet de levier". Possédant avec ses associés 2000 d'actifs, il propose de pouvoir créer x10 (levier = 10) de monnaie, et donc 20 000 de monnnaie dette, les habitants n'y comprenant pas grand chose, mais voyant l'intérêt de faire un Aqueduc disent ok. Il prête 5000 à X pour faire l'aqueduc, à 5%/an d'intérêts, et prête 10 000 à Y, à 5% d'intérêt pour acheter tous les actifs de l'île aux habitants, ravis de se voir dotés de tant d'argent, mais devant par la suite payer un loyer. Evidemment la vue court termiste ne leur permet pas de voir l'astuce long terme, puisque munis de 10 000 de monnaie, soit beaucoup plus que ce qui existait jusqu'alors, ils ont le sentiment de richesse, sauf que tous les actifs appartiennent à X et Y complices du Banquier, qui eux sont censés rembourser sur 15 ans 15 000 x 1,05^15 = 30 000 de monnaie au Banquier.
Le Banquier ne prête plus rien à personne, le temps que les 10 000 échangés à la population contre leurs actifs, + les 5000 "injectés" pour construire l'Aqueduc soient remboursés via les loyers demandés par X et Y, ce qui sera fait au bout de 7 ans et demi, mécaniquement. A ce moment là il n'y a plus d'argent dans l'économie, puique les 15000 ont été remboursés, et il manque... 15 000 à payer. Les prix chutent, le Banquier peut quasiment tout racheter un bon prix, et recommencer la manoeuvre pour 15 nouvelles années.
On comprend ainsi que l'arrivée de nouvelle monnaie incite à la vente de ceux qui n'en ont pas , puis que la disparition progressive de monnaie fait baisser les prix de la nouvelle valeur créée, dans un cycle où le bénéfice va dans un sens unique... C'est bien la densité de la répartition de la création monétaire qui définit qui s'enrichit, et qui s'appauvrit. Cette dichotomie n'est donc pas à subir passivement, elle doit être transformée pour inverser le rapport de forces. Décentraliser la création monétaire pour la rendre fluide et universelle permet d'équilibrer les rapports de force.
Einstein a démontré que la matière-énergie courbe l'espace, et qu'en retour la courbure de l'espace définit les trajectoires de la matière-énergie. La courbure moyenne de l'Univers reste toutefois neutre ( l'espace ne s'effondre pas malgré sa courbure par la matière) parce qu'il croît infiniment en contrepartie (expansion de l'Univers).
Défense passive : je tente de taxer le Banquier pour redistribuer, mais via l'import - export avec l'île voisine, et cetaines astuces comptables, ainsi qu'une bonne manipulation des idées, le Banquier a déjà trouvé le moyen d'éviter cette défense passive inefficace.
Défense active : Non le Banquier n'a pas le droit de créer de l'argent de façon exclusive par un effet de levier excessif, l'argent nouveau nécessaire à la construction de l'Aqueduc, sera injecté dans l'économie directement, à chaque individu. Charge à eux ou à certains d'entre eux, de s'engager à en verser une partie dans une entreprise commune pendant un temps suffisant pour mener l'entreprise à terme, et de pouvoir alors vendre ou louer l'Aqueduc valorisé sur une masse monétaire mécaniquement supérieure, suffisante pour payer l'investissement fourni et une part de bénéfices.
L'investissement dans l'Aqueduc n'empiète pas non plus sur la liberté des autres citoyens à investir sur d'autres domaines, puisque la création monétaire ainsi universalisée ne leur donne jamais moins de pouvoir monétaire qu'à quiconque.
Bobby Fischer, le plus grand joueur d'échecs d'attaque de tous les temps, adepte de la défense active. On notera l'équilibre parfait des deux camps au Jeu d'Echecs, dont le résultat le plus probable reste toujours le partage du point, et surtout in fine le partage créatif quel que soit le résultat.