Grande révélation au panthéon des auteurs classiques qui ont marqué l'histoire de la littérature : Jane Austen, dont on a longtemps cru qu'elle était décédée des conséquences de la maladie d'Addison (liée à une insuffisance des glandes cortico-surrénales) à 41 ans, continue de fasciner les historiens.
Cependant, une nouvelle lecture clinique de ses lettres montre que la romancière était bien trop lucide sur ses derniers jours, en 1817. La maladie d'Addison provoque en effet des pertes de concentration et quand l'état s'aggrave on s'approche du délire. Or deux mois avant sa mort, outre qu'elle était encore vivante, Jane écrit : « Mon esprit était toujours clair et je n'avais presque aucune douleur. » Un témoignage qui semble exclure la possibilité d'Addison, comme l'explique une malade, Katherine White, qui publie un article dans la revue Medical Science.
Si ses problèmes de vue, un épuisement sauvage et des douleurs rhumatismales pourraient s'apparenter à cette maladie alors diagnostiquée 150 ans après sa mort par Sir Zachary Cope, une autre explication existerait. Car oui, savoir de quoi Jane Austen est décédée changera probablement la face de Cléopâtre.
Surtout que l'auteure se moquait facilement de ses personnages qui faisaient trop grand cas de leur état de santé. Oh, ironie... Savoir que près de 200 ans après sa mort, le pourquoi du comment fascine autant les chercheurs ne manqueraient pas de la faire sourire. Et bien que les causes exactes resteront encore - et à jamais - sujettes à spéculations, une hypothèse de travail a été posée : celle de la tuberculose.
Deux jours avant son décès, Jane dictait encore à sa soeur 24 lignes de poésie, et laissait un livre inachevé, Sanditon.
La tuberculose toucherait le foie, les articulations, avec des origines bovines très probablement, suite à la consommation de lait contenant des bactéries, et comme beaucoup de ses contemporains, Jane ne pratiquait pas assidûment le lait UHT. En outre, comme sa soeur Cassandra a brûlé plusieurs lettres, les historiens manquent encore d'informations, que l'on ne retrouvera jamais pour déterminer la cause exacte de sa mort.
Aujourd'hui, la maladie d'Addison n'est plus mortelle, puisqu'un traitement à base de stéroïdes permet aux malades de continuer à vivre une vie normale, bien que l'organisme reste fragilisé.