Extrait de l'article de Salim Lamrani, Yoani Sánchez : profession ? « Dissidente »
La bloggeuse cubaine Yoani Sánchez incarne désormais la dissidence politique face au régime castriste. Son site internet en 18 langues a un impact sans commune mesure avec sa fréquentation, et elle a reçu de nombreux prix littéraires ou politiques dans divers pays occidentaux. Pourtant, la chronique qu’elle rédige est pleine de contradictions et sa biographie est confuse, observe Salim Lamrani. Surtout, son site internet dispose de moyens techniques importants et de dérogations administratives aux États-Unis qui laissent apparaître une puissante logistique US derrière ce qui est présenté mensongèrement comme une initiative individuelle et spontanée.
Les conditions de vie de Yoani Sánchez (extrait)
Les médias, relayant les propos de Sánchez, ne cessent de répéter que les Cubains n’ont pas accès à Internet, sans expliquer pour autant comment la blogueuse peut écrire quotidiennement sur son blogue à Cuba. Grande fut la surprise des quelque 200 journalistes internationaux accrédités à la Foire internationale du tourisme à Cuba, le mercredi 6 mai 2009, lorsqu’ils ont aperçu Yoani Sánchez tranquillement installée dans le salon de réception du plus luxueux établissement de tourisme de l’île, l’Hotel Nacional, en train de naviguer sur Internet, alors que le coût de connexion est prohibitif y compris pour un touriste étranger [40].
Deux questions surgissent inévitablement : comment Yoani Sánchez peut-elle se connecter à Internet à Cuba, alors que les médias occidentaux ne cessent de répéter qu’elle n’y a pas accès? D’où vient l’argent qui lui permet de mener un train de vie qu’aucun Cubain ne peut s’offrir, alors qu’elle ne dispose officiellement d'aucunes source de revenus?
En 2009, le Département du Trésor des États-Unis a ordonné la fermeture de plus de 80 sites Internet commerciaux en rapport avec Cuba qui violait la législation sur les sanctions économiques. Curieusement, le site de Yoani Sánchez a été épargné alors que ce dernier propose l’acquisition de son livre en italien, de surcroît à travers Paypal, système qu’aucun Cubain vivant à Cuba ne peut utiliser en raison des sanctions économiques (qui interdit, entre autres, le commerce électronique). De la même manière Sánchez dispose d’un Copyright pour son blogue « © 2009 Generación Y - All Rights Reserved ». Aucun autre blogueur cubain ne peut en faire autant en raison des lois de l’embargo. Comment s’explique ce fait unique [41] ?
D’autres questions nécessitent également une réponse. Qui se cache derrière le site de Sánchez desdecuba.net dont le serveur est hébergé en Allemagne par l’entreprise Cronos AG Regensburg (qui héberge également des sites d’extrême droite), et enregistré au nom de Josef Biechele? On découvre également que Sánchez a enregistré son nom de domaine à travers l’entreprise états-unienne GoDaddy, dont la principale caractéristique est l’anonymat. Le Pentagone l’utilise également pour enregistrer des sites de manière discrète. Comment Yoani Sánchez, une blogueuse cubaine vivant à Cuba, peut-elle enregistrer son site auprès d’une entreprise états-unienne alors que cela est formellement interdit par la législation portant sur les sanctions économiques [42] ?
Source Voltaire.org pour lire l'intégrale de l'article
Chercher l'erreur!
[40] Guillermo Nova, « Bloguera cubana Yoani Sánchez descubierta escribiendo sus artículos desde el wi-fi de hoteles », Rebelión, 11 mai 2009
[41] Norelys Morales Aguilera, « Si los blogs son terapéuticos ¿Quién paga la terapia de Yoani Sánchez ? », La República, 13 août 2009.
[42] Ibid