Les belles choses que porte le ciel – Dinaw Mengestu

Par Theoma



« Par un pertuis rond je vis apparaître

Les belles choses que porte le ciel.

Nous avançâmes, et une fois encore, vîmes les étoiles»

Dante

Stéphanos, éthiopien, vit dans la banlieue de Washington où il tient une épicerie. Avec ses deux amis, africains eux aussi, il tente de vivre malgré la vie, malgré ce monde qui déraille. Un évènement hors du commun va bousculer ses habitudes, l'arrivée de Judith et Naomi, une femme blanche et sa fille métisse.

Une lecture douce, teintée de nostalgie et enrobée d'un goût d'enfance. Celle de l'auteur certainement, qui a donné au personnage principal le nom de son grand-père. Il ne se passe pas grand chose dans cette épicerie si ce n'est la banalité de certaines vies. Pourtant, la relation que va tisser Stéphanos avec Naomi donne à l'histoire la brillance d'une étoile.

Les mots sont discrets, ils prennent leur temps, parlent de l'exil ainsi que du rêve américain avec pudeur et forment assurément une écriture différente qui, malgré les imperfections, donne envie de suivre Dinaw Mengestu de près.

Le Livre de Poche, 281 pages, 2009

Extrait...

« - Tu sais, les enfants ne devraient pas parler comme ça, lui dis-je un jour.

Elle haussa les épaules, en baissant les yeux d'une façon qu'elle semblait avoir répétée.

- Je sais, dit-elle. Mais je ne suis pas une enfant.

- Tu es quoi, alors ?

- Je suis une adulte.

- Tu as onze ans.

- Et toi, tu as quel âge ?

- Beaucoup plus.

- Et alors, tu veux prouver quoi ? Que je dois être stupide jusqu'à ce que je sois beaucoup plus vieille ?

- Exactement. Pourquoi crois-tu que les gens aiment autant les enfants ? »